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l’Humanité
Budget : Bercy prolonge en catimini la cure d’austérité en 9 milliards d’euros de crédits supplémentaires
#budget #Bercy #Bayrou #servicespublics
Article mis en ligne le 25 mars 2025
dernière modification le 23 mars 2025

Le gouvernement sacrifie 9,1 milliards d’euros prévus pour l’État et la Sécurité sociale, pour tenter de tenir la promesse qu’a fait François Bayrou : ramener le déficit budgétaire à 5,4 % du PIB.

La marche austéritaire n’est plus seulement engagée, mais confirmée. Obnubilé par son objectif de réduire drastiquement les dépenses publiques, le gouvernement de François Bayrou a décidé de geler des crédits de 9,1 milliards d’euros prévus dans les budgets pour l’État et la Sécurité sociale. Eric Lombard, ministre de l’Économie et des Finances, et Amélie de Montchalin, chargée des Comptes publics, l’ont annoncé ce mercredi 19 mars devant la commission des finances du Sénat. (...)

quels que soient les événements, le redressement des finances est l’objectif premier, quitte à imposer au pays une grave et délétère cure d’austérité.

Une marche qu’Eric Lombard justifie sous couvert de voir la France retrouver sa souveraineté financière, prérequis et « élément essentiel de la souveraineté de la nation », a-t-il souligné devant les sénateurs en rappelant le contexte international : menaces sur la paix et la bataille commerciale lancée par les États-Unis. Sur ce dernier point, le ministre de l’Économie craint de potentielles conséquences sur la croissance du pays, dans le cas où les États-Unis mettraient en place les droits de douane massifs sur les produits européens et que l’Union européenne ferait de même.
Une méthode déjà employée par le gouvernement Barnier

Pour autant, l’hypothèse d’une loi de finances rectificative, permettant de dégager des moyens pour la défense de la France, n’est nullement envisagée. « Nous pensons possible de tenir sans repasser devant le Parlement », a déclaré le patron de Bercy, tout en précisant que ce serait à partir de 2026 que « l’effort de défense » pèserait le plus dans le budget.

Ainsi, huit milliards d’euros viennent d’être mis en réserve « de façon interministérielle ». Par ailleurs, des crédits d’un total de 1,1 milliard d’euros prévus pour l’Assurance maladie ont été mis de côté, précise Bercy. Aucune précision n’a été formulée quant à la méthode pour réduire les dépenses de santé. Et dans l’un comme dans l’autre cas les députés n’ont pas eu leur mot à dire alors que les montants gelés ne peuvent pas être dépensés dans l’immédiat.

Un mécanisme bien connu par les gouvernements successifs habitués à la méthode (...)

Le gouvernement a également annoncé vouloir réduire fortement les reports de crédits. En clair, chaque année, une partie des crédits votés dans les budgets peuvent être reportés à l’année suivante. Ce qui peut permettre de former un budget plus important. Sauf que cela irrite largement les parlementaires puisque la décision échappe, elle aussi, totalement à leur contrôle.

En 2024, 23,5 milliards d’euros non consommés en 2023 ont ainsi été reportés. « Cette année, nous avons décidé de ramener ces reports de crédit à 16,8 milliards d’euros », a ainsi fait savoir Amélie de Montchalin. Une seule administration échappera à cette annonce : la défense. Pour faciliter les possibles commandes d’armement, précise le gouvernement.