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Six étudiantes en médecine sur dix ont subi des violences sexuelles
Article mis en ligne le 4 avril 2019

Les deux tiers des étudiantes en médecine ont subi des violences sexuelle dans le cadre de leurs études. C’est l’une des conclusions de l’enquête menée par deux doctorantes en médecine, Line Zou Al Guyna et Malyza Mohamed Ali [1]. « L’objectif, c’était de mettre en chiffres ce que tout le monde sait : les victimes de violences sexuelles sont très nombreuses parmi les étudiant.es de médecine », détaille le docteur Martin Coutelier, co-directeur des thèses soutenues par Line Zou Al Guyna et Malyza Mohamed Ali.

Le risque de subir des violences est majeur pour les femmes, puisqu’il concerne 60 % d’entre elles en fin d’externat, lorsque, à la fin de leurs études, les étudiants en médecine partagent leur temps entre université et hôpital, où ils enchaînent des stages dans plusieurs spécialités (pédiatrie, gynécologie, urgence, chirurgie, médecine interne et obstétrique). Ce risque concerne également les hommes : 11 % d’entre eux hommes déclarent avoir vécu au moins une situation de violence sexuelle (...)

« Le risque augmente à mesure que l’on multiplie les expériences de travail », souligne Maliza Mohamed Ali. Plus on fait de stages en hôpital, plus la probabilité d’être victime augmente. Les services de chirurgie, et dans une moindre mesure les services d’urgence ou de réanimation, sont les plus dangereux. La plupart des agresseurs sont les supérieurs hiérarchiques des victimes. Et ils agressent en général à plusieurs reprises. (...)

« La reconnaissance du caractère illégal des situations est plus facile si on est formée, et si on ne trouve pas ces situations drôles. » Le groupe de travail contre les violences sexuelles auquel appartient le docteur Martin Coutelier (département de médecine générale de Paris 7) aimerait en finir avec cette impasse. S’appuyant sur les résultats de l’enquête menée par ces collègues Line Zou El Guyna et Malyza Mohamed Ali, le groupe de travail aimerait monter une pièce de théâtre-forum qui serait jouée systématiquement devant les jeunes étudiantes, en début de quatrième année, quand elles commencent leur externat.