
Un juge colombien a annulé, mardi, faute de preuves, la condamnation à 12 ans d’assignation à résidence pour subornation de témoins de l’ancien président de droite Alvaro Uribe. Le président de gauche Petro, ennemi politique d’Alvaro Uribe, a appelé à des manifestations pour vendredi.
La justice colombienne a annulé mardi 21 octobre la condamnation de l’ex-président Alvaro Uribe pour des pressions sur des témoins afin de cacher ses liens présumés avec des paramilitaires.
En première instance en août, l’ex-président (2002-2010), âgé de 73 ans, avait été condamné à 12 ans d’assignation à résidence pour subornation de témoins et fraude procédurale. Il était ainsi devenu le premier ancien président de Colombie condamné pénalement et privé de liberté.
Après avoir passé une vingtaine de jours en détention à domicile, il avait été autorisé par la justice à être libre le temps de la procédure en appel.
Mardi, le juge du tribunal de Bogota a annulé sa condamnation pour les deux chefs d’accusation, faute de preuves. Il a déclaré illégaux les enregistrements présentés comme preuves, et signalé des failles dans la "méthodologie" de la juge qui avait statué en première instance.
Recours en cassation
Le sénateur de gauche Ivan Cepeda, auteur de la plainte contre Alvaro Uribe, a annoncé qu’il déposerait un recours en cassation devant la Cour suprême de justice. Lors d’une conférence de presse, il a dit accueillir avec "sérénité" la décision du tribunal, qu’il "respecte" même s’il n’est "pas d’accord" avec elle.
Alvaro Uribe était accusé d’avoir cherché à soudoyer des témoins afin d’éviter d’être associé aux milices d’extrême droite ayant livré une guerre sanglante aux guérillas en Colombie.
Alvaro Uribe demeure une figure-clé de la scène politique en Colombie, où il exerce une grande influence sur la droite, dans l’opposition depuis que le premier président de gauche du pays, Gustavo Petro, a pris ses fonctions en 2022.
Un nouvel élan pour la droite (...)