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Touche pas à ma pelouse ! Pour protéger les insectes, le Royaume-Uni remballe les tondeuses
#insectes #biodiversite #ecosysteme #environnement
Article mis en ligne le 3 juin 2024
dernière modification le 30 mai 2024

Arrêter de tondre les pelouses en mai pour protéger la biodiversité : lancé au Royaume-Uni en 2019, le mouvement « No Mow May » rencontre un succès grandissant auprès des citoyens et des collectivités.

À l’entrée du parc, une affiche indique que le conseil municipal de Westminster participe au « No Mow May » (« Pas de tonte en mai »), « pour favoriser l’apparition de fleurs sauvages dans certains de nos parcs, espaces verts et lotissements, afin d’aider les papillons et les abeilles à prospérer et la nature à s’épanouir ». Cette année, quarante-neuf conseils municipaux jouent le jeu. (...)

Le mouvement au nom anglais accrocheur est né en 2019 à l’initiative de l’association Plantlife. L’idée est simple, surtout pour les apprentis jardiniers : en mai, voire tout au long de l’été, ne rien faire. (...)

orsque vous tondez en mai, vous coupez les têtes des plantes en fleurs et les empêchez de monter en graine. Ce qui bloque le nectar et le pollen, qui sont une très bonne source de nourriture pour les pollinisateurs et autres insectes. Par ailleurs, en tondant, vous empêchez les plantes sauvages de pousser l’année suivante. Donc notre démarche, c’est amener les gens à penser différemment. Leurs jardins ont un potentiel immense pour la faune et la flore sauvages.

(...)

La situation est alarmante : ces vingt dernières années, la population d’insectes volants a diminué de 60 % au Royaume-Uni. En cinquante ans, plus de la moitié des espèces de plantes à fleurs ont disparu des régions où elles poussaient auparavant. Quant aux prairies, en un siècle, elles ont disparu du paysage britannique à 97 %.

Face à ce constat, la mobilisation s’enracine. (...)

Sur les réseaux sociaux, le #NoMowMay devient viral. Des centaines d’internautes partagent des photos de leur jardin en fleurs. Photographe animalier installé près d’Oxford, Paul Colley observe qu’en « laissant la nature pendant un mois, nous avons une petite prairie de fleurs sauvages qui attire des insectes, des oiseaux et des chauves-souris. Des renards et des hérissons nous rendent visite, nous leur laissons toujours de l’eau, voire de la nourriture ».

Dans les parcs londoniens, même si la référence au No Mow May n’est pas explicite, de plus en plus d’espaces sont livrés à la nature. Ils sont petits, mais ils existent. À ce rythme, peut-être deviendront-ils la norme dans quelques années. D’autant que le renommé Chelsea Flower Show a de nouveau, cette année, mis à l’honneur le jardin sauvage.