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Pays-Bas : cinq fois plus de permis de travail pour les demandeurs d’asile délivrés en 2024
#Pays-Bas #migrants #immigration
Article mis en ligne le 28 février 2025
dernière modification le 25 février 2025

Les permis de travail accordés aux étrangers pour des postes peu qualifiés ont augmenté de 12 % en un an aux Pays-Bas. Pour les seuls demandeurs d’asile, cette hausse est particulièrement forte : le nombre de permis a été multiplié par cinq. Et ce, grâce à la fin d’une mesure qui limitait jusqu’ici leur période de travail autorisée. Preuve que le besoin de main d’œuvre reste fort dans un pays qui, pourtant, durcit ses lois contre l’immigration régulière et irrégulière.

Ces permis de travail sont accordés aux personnes disposant déjà d’une autorisation de séjour comme les étudiants étrangers ou les demandeurs d’asile. Ou bien, aux travailleurs migrants qui viennent exercer un poste pour une durée inférieure à trois mois. Ou encore, pour ceux qui viennent travailler plus de trois mois aux Pays-Bas, mais sans y résider officiellement.

Parmi les 20 000 permis délivrés en 2024, près de la moitié, soit 9 281, ont concerné des demandeurs d’asile. C’est cinq fois plus qu’en 2023, année au cours de laquelle 1840 permis ont été délivrés à ces personnes en attente de leur statut. La plupart de ces personnes sont employées "via des agences pour l’emploi, dans les secteurs de restauration et du nettoyage", précise Dutch News.

"Ce sont des emplois mal payés" (...)

Cette augmentation de la délivrance de permis fait suite à la levée d’une mesure qui limitait le droit de travailler des demandeurs d’asile à seulement 24 semaines par an. Cette mesure a été supprimée fin 2023. Une forte demande s’est alors exprimée de la part des demandeurs d’asile pour occuper des emplois, notamment dans les secteurs en tension : l’hôtellerie-restauration et l’agriculture.

"Le travail aidera les demandeurs d’asile à s’intégrer. Et s’ils obtiennent un permis de séjour, ils auront une expérience professionnelle", a commenté Judith Duveen, directrice de l’UWV, auprès du Telegraaf. Tout en reconnaissant : "Ce sont des emplois mal payés, et pour les demandeurs d’asile hautement qualifiés, cela peut être difficile. Mais pour les techniciens et les infirmières, par exemple, il faut un certain temps pour vérifier leurs diplômes. Et parfois, une formation supplémentaire est nécessaire". (...)

Des règles différentes pour les travailleurs "hautement qualifiés"

Ces chiffres livrés par l’UWV concernent bien les travailleurs dits "peu qualifiés". Les entreprises désirant faire venir ce type de travailleurs, en provenance de pays extérieurs à l’UE, doivent obligatoirement obtenir le feu vert de l’UWV.

Ce n’est pas le même circuit pour les personnes désirant venir aux Pays-Bas avec un visa pour travailleur dit "hautement qualifié". Les permis de ce type sont accordés par l’IND, le service de l’immigration et de la naturalisation des Pays-Bas, sous l’autorité du ministère de l’Asile et de la Migration.

Pour ces profils "hautement qualifiés", il existe un permis de travail de courte durée, d’une durée maximale de 90 jours. Mais aussi un permis de longue durée, d’une durée de trois ans, qui peut être obtenu si certaines conditions s’appliquent. Notamment si la personne est un travailleur transfrontalier résidant dans un pays de l’UE ou en Suisse. Ou si elle a déjà travaillé aux Pays-Bas pendant plus de trois mois.

Un marché du travail "tendu", mais un gouvernement anti-immigration (...)

Paradoxalement, cette demande de travailleurs étrangers s’inscrit dans un contexte politique de plus en plus hostile à l’immigration. À l’automne 2024, la nouvelle coalition gouvernementale, dirigée par le parti d’extrême droite Parti de la liberté (PVV), a annoncé une série de mesures restrictives visant les demandeurs d’asile et réfugiés. Celles-ci sont en cours d’examen par la Conseil d’État.

De plus, les obstacles dans l’accès à l’emploi demeurent. En premier lieu, le logement. Aux Pays-Bas, les demandeurs d’asile doivent déménager en moyenne trois fois pendant la période d’obtention d’un permis de séjour, rapporte Dutch News.

Ces difficultés perdurent lorsque les personnes obtiennent un titre. (...)