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Niger : 50 migrants, dont 12 enfants, "en détresse" secourus en plein désert près de la Libye
#Niger #migrants #emigration
Article mis en ligne le 18 mars 2025
dernière modification le 17 mars 2025

Cinquante migrants dont 20 femmes et 12 enfants ont été secourus vendredi par l’armée nigérienne. Ils étaient "en détresse sous des conditions climatiques extrêmes". Leur véhicule était tombé en panne alors qu’ils se dirigeaient vers la Libye - dans l’espoir de rejoindre ensuite l’Europe.

C’est un détachement de la Brigade d’intervention rapide des militaires qui leur a porté secours dans la zone nigérienne de Djado, à environ 200km de la frontière libyenne, a encore précisé l’armée.

Les migrants ont reçu des "soins d’urgence" après leur évacuation vers le "puits de l’espoir", un point d’eau rarissime dans cette région où les voyageurs et des milliers de migrants font souvent escale dans leur périlleuse traversée du désert.

La chaleur, le manque de vivres et d’eau et les milices qui sévissent dans le désert du Sahara sont autant de dangers pour les migrants qui veulent rejoindre la Méditerranée dans l’espoir d’arriver ensuite en Europe. (...)

En 2019, trois migrants nigériens sont morts de soif en plein désert nigérien alors qu’ils étaient en route pour la Libye. Ils sont morts dans le désert à la suite, eux aussi, d’une panne de leur véhicule "qui transportait une dizaine de passagers en direction de la Libye", avait à l’époque précisé à l’AFP un élu d’Agadez.

"Beaucoup de pertes humaines dans le Sahara"

Un militaire nigérien, sous couvert d’anonymat, avait raconté à InfoMigrants comment se déroulaient les patrouilles dans le désert pour secourir les migrants qui s’y aventurent : "Il y a beaucoup de pertes humaines dans le Sahara. Avant même de mettre le pied en Libye, vous devez affronter de dures épreuves [les températures atteignent 50 degrés, le jour, dans le Sahara, ndlr]. Le plus grand risque, c’est d’être abandonné par les passeurs. Quand les camionnettes [dans lesquels les migrants sont transportés] tombent en panne, les passeurs les abandonnent dans le désert, sans eau ni nourriture." (...)

Nombreux refoulements

Il y a aussi les refoulements entre les deux pays. En janvier 2025, 770 migrants nigériens, dont une soixantaine d’enfants, ont été expulsés de Libye, avait indiqué l’armée. Ces derniers avaient été encadrés côté Niger par une escorte militaire et leur accueil avait été coordonné par l’armée et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). (...)

Au fil des années, InfoMigrants a recueilli de nombreux témoignages d’exilés qui ont été expulsés d’Algérie après avoir été arrêtés dans la rue ou bien à la suite d’une tentative de traversée de la Méditerranée avortée. Les exilés sont alors déposés dans le désert au sud de l’Algérie, dans la zone dite de "Point zéro", et sommés de traverser la frontière à pieds jusqu’à rejoindre la ville nigérienne d’Assamaka, où se trouve un centre de transit de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

L’ONG APS dénonce régulièrement les "traitements violents" voire "mortels" à l’encontre des migrants ouest-Africains lors d’opérations de refoulement effectuées par l’Algérie et la Libye vers le Niger. Au printemps 2024, 11 migrants étaient morts de soif dans le désert algérien, à la frontière du Niger, vers "Point Zéro". (...)