
Au Sénégal, c’est à Rosso, au bord du fleuve qui sépare les deux pays, que sont refoulés les migrants subsahariens venus de Mauritanie. Alors que les ONG et les autorités sénégalaises se sont récemment inquiétées d’une vague d’expulsions de plusieurs centaines de personnes en situation irrégulière de la Mauritanie, notre correspondante s’est rendue dans cette ville frontalière.
Sous un soleil de plomb, ils sont une dizaine à l’ombre d’un toit de tôle à quelques mètres de l’embarcadère vers la Mauritanie. Tous Guinéens et refoulés, comme Diallo débarqué deux jours plus tôt à Rosso, au Sénégal, il exhibe un document du haut-commissariat aux réfugiés.
Il a été arrêté à Nouakchott alors qu’il était allé acheter à manger. "Ils te disent ’tu es un étranger non ?’, tu dis oui, on te prend. Deux jours, on est enfermés là-bas. Si tu n’as pas l’argent pour acheter à manger, wallah tu vas mourir dans la salle", raconte-t-il. (...)
Avec sa femme et son fils encore en Mauritanie, Sylla ne peut pas rentrer en Guinée et espère pouvoir retourner à Nouakchott les chercher. Sans succès pour le moment, il appelle à une réaction diplomatique de son pays.