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Observatoire des Inégalités
Les rémunérations démesurées des grands patrons
#inegalites #grands-patrons
Article mis en ligne le 25 décembre 2025
dernière modification le 23 décembre 2025

Les patrons les mieux rémunérés de France touchent entre 600 et 1 400 années de smic par an. Et encore, sans tenir compte de tous leurs avantages, ni des revenus qu’ils tirent de leur patrimoine.

Les cinq patrons les mieux payés en France parmi les 120 plus grandes entreprises cotées à la Bourse de Paris ont touché entre 10 et 23 millions d’euros au titre de 2024, selon le classement établi par Proxinvest [1]. Leur rémunération débute à dix millions d’euros par an (l’équivalent de 600 années de smic) pour Gilles Gobin, le gérant de Rubis, une entreprise de distribution de produits pétroliers. Cela représente l’équivalent de 600 années payées au smic. Elle atteint 23,1 millions d’euros pour Francesco Milleri, le PDG d’EssilorLuxottica, selon Proxinvest. Il faudrait à un smicard travailler 1 372 années pour gagner autant. (...)

La rémunération moyenne des PDG des 120 plus grandes entreprises françaises est de 4,2 millions d’euros pour l’année 2024. En considérant seulement les quarante entreprises du CAC 40 [3], elle est de 6,5 millions d’euros.

Dans les autres pays d’Europe, les ordres de grandeur sont assez comparables à ceux que connaît la France [4]. Un grand patron touche en moyenne cinq millions d’euros en Grande-Bretagne et quatre millions en Allemagne (données 2024). Au Japon, les dix patrons les mieux payés ont touché entre 5,2 et 27 millions d’euros environ en 2023, un niveau comparable aux salaires des dix patrons français les mieux payés. Aux États-Unis, les rémunérations des dirigeants de très grandes entreprises atteignent des sommets (...)

Les rémunérations astronomiques des grands patrons résultent en partie d’un effet de cooptation : elles sont décidées par les membres du conseil d’administration qui disposent eux-mêmes de revenus démesurés. Enfin, contrairement aux salariés de base, ces dirigeants disposent de mécanismes de protection considérables en cas de départ forcé de l’entreprise résultant d’une mésentente avec les actionnaires, et même d’erreurs stratégiques ou économiques.