
En déplacement en Albanie, le Premier ministre britannique Keir Starmer a évoqué avoir entamé des discussions pour créer, hors du Royaume-Uni, des "centres de retour" pour les demandeurs d’asile déboutés. Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, le gouvernement travailliste multiplie les annonces visant à lutter contre l’immigration irrégulière.
"Nous sommes en discussions avec un certain nombre de pays à propos de centres de retour, je les considère comme une innovation vraiment importante", a déclaré Keir Starmer en déplacement à Tirana, lors d’une conférence de presse avec son homologue albanais Edi Rama. (...)
Il n’a toutefois pas donné de détails sur la façon dont ces "hubs" fonctionneraient ni avec quels pays ces pourparlers étaient menés. Il a simplement précisé vouloir rendre plus efficaces les expulsions des personnes n’ayant pas le droit de rester dans le pays. "Cela s’appliquera essentiellement aux personnes qui ont épuisé toutes les voies légales pour rester au Royaume-Uni", a précisé un porte-parole de Keir Starmer.
De son côté, le Premier ministre albanais a déclaré que son pays n’avait pas vocation à accueillir un "centre de retour" britannique. L’Albanie accueille déjà deux centres de rétention italiens dans son pays, gérés par Rome, pour des migrants en situation irrégulière. (...)
ces structures sont quasiment vides suite à de nombreux revers judiciaires en Italie depuis leur ouverture. (...)
Avec ces déclarations, le Premier ministre ouvre la voie à une politique similaire à celle avancée par l’Union européenne (UE). Le 11 mars dernier, la Commission européenne a présenté des mesures pour accélérer les expulsions de migrants en situation irrégulière sur le Vieux continent. Et parmi elles figuraient celle d’offrir un cadre légal à la création de "hubs de retour" en dehors de ses frontières. Une proposition réclamée avec force par certains États membres. (...)
Avec ces déclarations, le Premier ministre ouvre la voie à une politique similaire à celle avancée par l’Union européenne (UE). Le 11 mars dernier, la Commission européenne a présenté des mesures pour accélérer les expulsions de migrants en situation irrégulière sur le Vieux continent. Et parmi elles figuraient celle d’offrir un cadre légal à la création de "hubs de retour" en dehors de ses frontières. Une proposition réclamée avec force par certains États membres. (...)
Ces "centres de retours" sont très critiqués par les ONG, qui redoutent de les voir se transformer en zones de non-droit, et soulèvent de nombreuses questions. L’exemple italien montre d’ailleurs qu’il s’agit d’un système difficile à mettre en place.
Ce projet d’externalisation du traitement de l’immigration dans un pays tiers, présenté comme un "modèle" pour toute l’Europe, par Giorgia Meloni affiche aujourd’hui un bilan plus que mitigé. Seulement une quarantaine de personnes ont été envoyées dans les centres albanais pour l’instant pour un coût de "plusieurs centaines de millions d’euros", avait dénoncé l’opposition italienne.
Pour Enver Salomon, directeur général du Refugee Council, une ONG d’aide aux réfugiés, ces "centres de retour" sont "inhumains" et "impraticables". Le renvoi de personnes qui n’ont pas le droit de rester au Royaume-Uni doit se faire de manière "ordonnée et humaine" pour être efficace, a-t-il ajouté.
Durcissement de la politique migratoire (...)