
Ce lundi s’est ouvert le procès de l’assassinat terroriste de Samuel Paty. En 2021, la réalisatrice Christine Tournadre s’était immergée pendant un an dans le collège où le professeur d’histoire-géo a été tué. Son film est à (re)voir sur France.tv.
Il est professeur d’histoire-géographie et fut un proche collègue de Samuel Paty. Neuf mois plus tôt, il a décidé de quitter l’enseignement et le collège du Bois-d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine, où son ami a été sauvagement assassiné le 16 octobre 2020. Il ressent toutefois le besoin de retrouver l’établissement et s’apprête à rejoindre la classe qui lui était attitrée, jouxtant ce qui fut celle de Samuel Paty. « Il éprouve une double émotion, la nostalgie des bons moments passés avec ses élèves dans ce cocon qu’il appelle sa “maison”, et la difficulté de revenir sur les lieux de la tragédie », raconte Christine Tournadre, la réalisatrice du très émouvant Le Collège de monsieur Paty. (...)
La réalisatrice a posé ses caméras dans l’enceinte du collège pendant une année scolaire, d’octobre à juillet 2021, un an tout juste après l’attentat. Elle a choisi d’y être en immersion totale, ne laissant filtrer de l’extérieur aucun écho ou commentaire. « Il n’était pas question de sortir du collège, de raconter l’enquête, les récupérations politiques… J’étais là pour porter la voix de ceux qui, à l’intérieur, essayent de se reconstruire », explique Christine Tournadre. (...)
L’Éducation nationale donne son feu vert, les parents d’élèves aussi. « Si une seule personne s’était opposée à la présence de caméras dans le collège, nous n’aurions pas fait le film », confie la réalisatrice. (...)
Au départ, Christine Tournadre n’envisageait pas d’interroger les enfants : « Je pensais que cela serait trop dur à porter pour eux, mais certains ont eu envie de s’exprimer. Il n’était toutefois pas question de les placer seuls face à la caméra, mais de recueillir leur parole collectivement. » (...)
D’ici la fin de l’année 2024, le collège sera rebaptisé au nom du professeur d’histoire-géographie. La décision a été votée par le Département des Yvelines le 18 octobre, tenant compte du fait que la dernière génération d’élèves ayant connu Samuel Paty en classe de sixième au moment de l’attentat aura quitté l’établissement. (...)