Des enseignants qui refusent de laisser faire une « cabale » remontée jusqu’à l’Assemblée nationale. Une cinquantaine de personnes se sont réunies lundi 3 mars 2025 devant le lycée Marie Laurencin de Mennecy, en Essonne, pour « défendre la liberté pédagogique ». Une initiative qui fait suite à des critiques contre une enseignante formulée par la députée Frédérique Meunier (député Les Républicains de Corrèze), qui a expliqué avoir été alertée par une mère d’élève.

La députée a indiqué le 12 février, lors d’une séance de la Commission des affaires culturelles, qu’au cours d’un cours d’Éducation morale et civique (EMC), cette enseignante « a fait visionner aux élèves de seconde une vidéo de Clément V. », en l’occurrence le youtubeur et streameur politique Clément Viktorovitch, dans laquelle il affirme notamment que « Bruno Retailleau est un fasciste » et que le ministre de l’Intérieur « souhaite que les citoyens, si ils et elles le désirent, puissent opprimer les minorités ». Une analyse des propos du ministre concernant notamment le fait que « l’État de droit n’est ni intangible, ni sacré ».

Par la suite, s’est tenue en classe une discussion autour de la question des mesures administratives OQTF (Obligation de quitter le territoire), au cours de laquelle l’enseignante a rappelé que les personnes visées par ces dispositions avaient le droit à une défense juridique, notamment un avocat. Voici la vidéo en question. (...)

S’adressant à la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne, présente lors de la séance de la commission, Frédérique Meunier a dénoncé une diffusion relevant de la « propagande » et a interrogé : « Madame la ministre, pensez-vous que c’est comme ça qu’on élève le niveau des enfants et des élèves ? Qu’allez-vous faire, puisque vous êtes aujourd’hui en position d’agir ? » Élisabeth Borne a pris la parole à la suite de la série de questions posée non seulement par Frédérique Meunier, mais aussi par une dizaine d’autres députés. Elle n’a pas apporté de réponse directe aux propos de Frédérique Meunier.

Colère des enseignants du lycée de Mennecy (...) estimant que les propos de la députée relevaient de la calomnie. Le fait que cette enseignante ait cherché à « endoctriner les élèves » est « évidemment faux ». (...)

« De surcroît, l’identité de notre collègue a été mentionnée publiquement, sans aucune précaution, dans un contexte de diffusion massive sur les réseaux sociaux, déformation médiatique et de récupération politique. C’est totalement irresponsable au regard des tragiques affaires que chacune et chacun peut avoir en tête », explique un collectif d’enseignants et de parents d’élèves.

"On a peur d’une campagne à la Samuel Paty"

Suspension d’un arrêté interdisant le rassemblement (...)

’une inspection pédagogique a conclu que les cours données par cette enseignante remplaçante ne posaient pas problème. (...)

Le rectorat assure de son côté que la direction ne s’est jamais prononcée défavorablement à propos de ce rassemblement, contredisant ainsi la mairie. (...)