
Le ministre de l’Education israélien a refusé l’attribution de la plus haute distinction scientifique du pays à la directrice d’études à l’EHESS pour avoir signé une pétition appelant à une investigation de la Cour pénale internationale contre de possibles crimes de guerre en Cisjordanie.
(...) Créé en 1953, le prix Israël, le plus prestigieux du pays, récompense chaque année des personnalités ou organisations israéliennes du monde des idées et de la culture, lors d’une cérémonie à Jérusalem. L’historien Zeev Sternhell, le romancier Amos Oz ou l’Ecole des beaux-arts de Bezalel figurent, par exemple, parmi les lauréats. Directrice d’études à l’EHESS, à Paris, où elle est revenue vivre après trente ans passés en Israël, Eva Illouz s’intéresse dans ses travaux aux rapports entre le capitalisme et les émotions, mais aussi à la démocratie.
L’intellectuelle à la renommée internationale et essayiste de gauche est également connue pour ses prises de position dans ses livres, traduits en plusieurs langues, et dans la presse. Elle s’est toujours montrée très critique à l’égard de la politique de Benyamin Nétanyahou. (...)
Dans un communiqué publié mercredi, le Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP), dont Eva Illouz est membre, lui a apporté « son plein soutien et sa solidarité dans sa ferme résistance aux pressions d’un gouvernement illibéral qui cherche à mettre au pas les professeurs et les chercheurs ».