
L’armée israélienne a appelé lundi à évacuer les habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. De son côté, un responsable du Hamas a incité "quiconque peut porter des armes" à combattre n’importe où le projet de Donald Trump de déplacer les habitants de l’enclave.
Une annonce de l’armée israélienne laisse présager de nouveaux combats à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, près de deux semaines après la reprise de son offensive contre le Hamas. (...)
"Une carte tout en rouge a été publiée aujourd’hui appelant à évacuer tout Rafah, et me voilà en train de marcher. Il n’y a pas de transport et je n’ai pas d’argent pour une voiture. Nous n’avons rien pris avec nous, nous avons tout laissé derrière", a témoigné Ali Mansour, un habitant de la ville. (...)
"Les gens sont brinquebalés au gré des ordres militaires incessants qui jouent avec leur destin et leur vie", a déclaré lundi le chef de l’Unrwa, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini. "Comme si la mort, les maladies, les destructions et la faim ne suffisaient pas pour les Palestiniens de Gaza", a-t-il écrit sur X. (...)
Rafah, une ville frontalière de l’Égypte où s’étaient réfugiés des centaines de milliers d’habitants de Gaza, avait déjà été la cible d’une offensive israélienne majeure il y a environ un an. Les troupes israéliennes sont repassées à l’offensive le 20 mars dans cette ville, deux jours après avoir rompu la trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier, pour contraindre le mouvement islamiste palestinien à libérer ses derniers otages. (...)
Le Hamas appelle à "passer à l’action"contre le projet de Trump
Un responsable du Hamas a appelé "quiconque peut porter des armes" à combattre n’importe où le projet du président américain, Donald Trump, de déplacer les habitants de Gaza et prendre le contrôle du territoire. (...)
"Face à ce plan diabolique, qui combine massacres et famine, toute personne capable de porter une arme où que ce soit dans le monde doit passer à l’action", a déclaré ce responsable, Sami Abou Zouhri.
La veille, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait proposé de laisser les dirigeants du Hamas quitter Gaza à condition que le mouvement dépose les armes. Une telle hypothèse constitue une "ligne rouge" pour le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.
Benjamin Netanyahu a aussi indiqué qu’après la guerre Israël assurerait la sécurité à Gaza et "permettrait la mise en oeuvre du projet Trump".
Donald Trump avait soulevé un tollé international cet hiver en proposant que les 2,4 millions d’habitants de Gaza soient expulsés vers l’Égypte ou la Jordanie. Il a ensuite semblé faire marche arrière, déclarant qu’il "n’imposerait pas" ce projet.
"Une politique d’extermination" fustigée par le Hamas (...)
"La rupture du cessez-le-feu et la reprise d’intenses bombardements et opérations terrestres dans la bande de Gaza aurait causé la mort d’au moins 322 enfants et en aurait blessé 609 autres, soit une moyenne quotidienne de plus de 100 enfants tués ou mutilés au cours des dix derniers jours", a écrit l’Unicef dans un communiqué. "La plupart de ces enfants étaient déplacés, s’abritant dans des tentes de fortune ou des habitations endommagées."
L’Unicef a souligné que ces chiffres incluaient les enfants qui auraient été tués ou blessés dans une attaque du 23 mars contre le service de chirurgie de l’hôpital Nasser, dans le sud du territoire.
"Ces massacres sont commis sous les yeux du monde, contre des civils non armés et des déplacés sous leurs tentes", a affirmé lundi le Hamas, condamnant "une politique d’extermination et de déplacement forcé".
Du côté israélien, l’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1 218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.