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Mediapart
Vider Gaza : une obsession israélienne qui menace de se concrétiser
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #genocide
Article mis en ligne le 26 juillet 2025

Le gouvernement de Benyamin Nétanyahou affame les Gazaouis pour les forcer à fuir. Seul obstacle à ce plan, « trouver des pays pour les accueillir », assume le premier ministre. Les Palestiniens, eux, se résignent à partir.

Jusqu’en mars, les Palestinien·nes de Gaza vivaient sur une ligne de crête, avec juste assez d’aide pour tenir, consommant sans plaisir une nourriture fade, sans vitamines. Beaucoup avaient perdu du poids. Ces derniers jours, les corps sont décharnés. Une étape a été franchie. La mise au pas de l’enclave s’accélère. Là où les bombes n’ont pas suffi à briser la détermination des Gazaoui·es, la faim achève le travail.

Pris au piège, nombreux sont ceux et celles désormais à exprimer leur souhait de partir. Le tabou palestinien d’abandonner sa terre, hérité des traumatismes de l’expulsion de masse de ses ancêtres pendant la Nakba, à la création d’Israël en 1948, ne tient plus face à l’ampleur de l’horreur. Il n’y a plus rien pour survivre dans l’enclave.

La stratégie du gouvernement israélien est assumée.

Alors que Gaza ploie sous la faim, Israël paie des conducteurs de bulldozer pour détruire à la chaîne les rares bâtiments de l’enclave que les bombardements, d’une violence inouïe, n’ont pas rasés en vingt et un mois. « Le seul résultat évident sera que les Gazaouis choisiront d’émigrer, se vantait le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, le 12 mai. Notre principal problème est de trouver des pays pour les accueillir. » (...)

La semaine dernière, David Barnea, chef du Mossad, le service des renseignements extérieurs israéliens, s’est rendu à Washington. L’espion en chef est venu y chercher l’aide des États-Unis pour convaincre des pays tiers d’accepter de « prendre des centaines de milliers de Palestiniens de Gaza », a révélé le 18 juillet le média en ligne Axios.

Israël dit avoir déjà entamé les conversations avec trois pays : l’Éthiopie, l’Indonésie et la Libye, qui se seraient montrés réceptifs, poursuit l’article. David Barnea espérait que les États-Unis offriraient de quoi permettre à Israël de les convaincre. L’envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, « ne s’est pas engagé » sur la question, a affirmé l’une des deux sources à Axios. À ce stade, l’implication de Washington n’est pas à l’ordre du jour.
Déplacements forcés à l’intérieur de Gaza (...)

L’obsession israélienne de forcer les Gazaoui·es à l’exil a percé dès le début du génocide. Le 13 octobre 2023, moins d’une semaine après les massacres du Hamas et alors que l’armée israélienne intimait l’ordre aux habitant·es d’évacuer tout le nord de la bande de Gaza dans une première opération de déplacement de masse, un ministère israélien publiait un document de 10 pages préconisant le transfert des Gazaoui·es dans le Sinaï.

Après qu’il a été révélé deux semaines plus tard par le journal israélo-palestinien Local Call, Benyamin Nétanyahou a parlé d’un rapport sans incidence politique. (...)

En mars 2025, Israël a pourtant créé une « autorité d’émigration » pour superviser le départ des Palestinien·nes de Gaza. La bureaucratie est prête. En mai, un plan a fuité dans le Times, montrant le projet israélien de créer trois enclaves dans l’enclave pour y concentrer la population.

Sans forcément se réaliser, ces plans et projets « indiquent la tendance générale », écrit Gadi Algazi, historien et activiste basé à Tel-Aviv. Dans un article intitulé « Gaza. Affamer-expulser, expulser-affamer », repris par le site d’information Orient XXI, il juge qu’ils permettent aussi aux « généraux et politiciens » de « tester l’opinion, [de] mesurer si des gens s’indignent pour protester, [de] voir jusqu’où on peut aller sans sanctions ». (...)

Dans les faits, Israël a déjà concentré les populations dans des zones de plus en plus étroites. Et ce, grâce au silence assourdissant de la communauté internationale.

Le lobby des colons imagine déjà la prochaine étape : réoccuper Gaza. Mardi 21 juillet, à la Knesset, le Parlement israélien, des représentants des partis sionistes religieux organisaient une conférence intitulée « Riviera de Gaza ». « Nous avons le feu vert du président américain pour transformer Gaza en un territoire prospère, une station balnéaire avec des infrastructures économiques, a déclaré le ministre des finances, qui gère aussi les territoires occupés au sein de l’administration de l’armée, le suprémaciste juif Bezalel Smotrich. C’est ainsi que nous ferons la paix. Je crois qu’il y a là une formidable opportunité. »

Amnesty International
Pétition Génocide à Gaza : la France doit mettre fin à l’impunité d’Israël  !

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