
Le fondateur de Wikileaks était enfermé depuis 5 ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh près de Londres au seul motif de la demande d’extradition formulée par les États-Unis d’Amérique. Un accord juridique avec ce pays où il risquait une peine de 175 ans de prison pour espionnage permet aujourd’hui qu’il soit libre.
Le journaliste le plus primé du XXIe siècle, finaliste en 2022 du « prix Sakharov de la liberté d’esprit » du Parlement européen, neuf fois nominé pour le prix Nobel de la Paix, il aura été privé de liberté depuis près de 14 ans. Son crime ? Avoir permis via Wikileaks la révélation entre autres des crimes de guerre commis en Irak et en Afghanistan, la torture à Guantanamo et Abou Graib, l’espionnage de la NSA dont ont été victimes les présidents de la République française et certains ministres…
Son travail de journaliste et de lanceur d’alerte a nourri les informations publiées par de nombreux médias (Le Monde, New York Times, der Spiege, par exemple).
Le MRAP qui a agi pour la libération de Julian Assange se félicite de son dénouement.
Lire aussi :
– (France 24)
"Libre" après son accord avec la justice américaine, Julian Assange est en route pour l’Australie
(...)
Le lanceur d’alerte australien et fondateur de WikiLeaks Julian Assange est dorénavant un "homme libre" pour la justice américaine, à l’issue d’un accord qui clôt mercredi 26 juin une saga judiciaire de plus de dix ans.
"Vous pourrez sortir de cette salle d’audience en homme libre", a déclaré la juge Ramona V. Manglona au terme d’une rapide audience au tribunal fédéral américain de Saipan, dans les îles Mariannes du Nord.
Conformément à un accord conclu avec la justice, l’ancien informaticien âgé de 52 ans, accusé d’avoir publié des centaines de milliers de documents confidentiels américains dans les années 2010, a plaidé coupable d’obtention et de divulgation d’informations sur la défense nationale.
"J’ai encouragé ma source", la militaire américaine Chelsea Manning, à l’origine de cette fuite massive, "à fournir du matériel qui était classifié", a reconnu mercredi à la barre un Julian Assange fatigué mais visiblement détendu. (...)
Son jet privé a ensuite décollé. Selon WikiLeaks, l’avion fait route vers Canberra, dans l’Australie natale du lanceur d’alerte.
– Libération de Julian Assange : ces lanceurs d’alerte qui ont marqué l’opinion et leur époque
L’un des hommes les plus recherchés du monde, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a conclu un accord de plaider coupable avec la justice américaine lui permettant de quitter le Royaume-Uni et la prison de haute sécurité proche de Londres où il était incarcéré depuis 2019. Il devrait retrouver la liberté, mercredi 26 juin, après avoir plaidé coupable devant un tribunal des îles Mariannes, territoire américain du Pacifique.
Cet ancien hacker s’est fait connaître en diffusant à partir de 2010 sur la plateforme WikiLeaks, plus de 700 000 documents concernant les activités militaires et diplomatiques de Washington, notamment en Irak et Afghanistan. Ce qui lui vaut d’être présenté comme un champion de la liberté d’informer et comme un lanceur d’alerte.
Ce terme a été inventé en France dans les années 1990 par les sociologues Francis Chateauraynaud et Didier Torny pour désigner une personne ou une entité qui cherche à faire reconnaître, souvent contre l’avis majoritaire, l’importance d’un danger ou d’un risque en lien avec l’intérêt général. Ces sociologues ont importé la notion américaine de "whistleblower" qui existe depuis le XIXe siècle dans le droit américain, tout en la modifiant. Cette dernière est liée à la dénonciation de fraudes commises par des entreprises en lien avec l’État, alors que les lanceurs d’alerte peuvent dénoncer des risques en tout genre.
Bien avant Julian Assange, d’autres citoyens ordinaires ont essayé d’alerter en leur temps sur différents sujets polémiques. D’autres continuent de le faire aujourd’hui. Retour sur ces lanceurs d’alerte qui ont marqué l’opinion et leur époque.
- Henry Dunant, fondateur du CICR (...)
- Gareth Jones, dénonciateur de la famine en Ukraine (...)
- Jan Karski, témoin de la Shoah (...)
- Daniel Ellsberg, à l’origine des "Pentagon Papers" (...)
- Mark Felt, alias "Gorge profonde" (...)
- Erin Brockovich, en guerre contre la pollution (...)
- Irène Frachon, justice pour les victimes du Mediator (...)
- Stéphanie Gibaud, dénonciatrice de pratiques d’évasion fiscale (...)
- Chelsea Manning, auteure des révélations sur la guerre en Afghanistan (...)
- Edward Snowden, l’ennemi n°1 de la NSA en exil (...)