Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Club de Mediapart
Stérin et la « Lemahieu holding » : « nous refusons que nos consœurs et confrères soient ainsi ciblés »
#medias #Sterin #extremedroite #solidarites
Article mis en ligne le 18 septembre 2025
dernière modification le 17 septembre 2025

« Lemahieu holding » : Pierre-Édouard Stérin a nommé la holding qui abrite l’essentiel de sa fortune du nom du journaliste à l’Humanité Thomas Lemahieu, qui a enquêté sur les projets métapolitiques de l’homme d’affaires. Alors que l’extrême droite ne cesse d’étendre son emprise sur les médias, une telle démarche d’intimidation est inacceptable. Une vingtaine de sociétés de journalistes, dont celle de Mediapart, apporte son soutien à Thomas Lemahieu.

Depuis un an et demi, le travail d’enquête mené par Thomas Lemahieu, journaliste à l’Humanité, a été essentiel pour faire connaître les projets métapolitiques de l’homme d’affaires français Pierre-Edouard Stérin, exilé fiscal en Belgique. Ses recherches ont révélé les contours du projet Périclès (acronyme de « Patriotes, Enracinés, Résistants, Identitaires, Chrétiens, Libéraux, Européens, Souverainiste ni ») et permis de comprendre comment le milliardaire d’extrême droite, fondateur de Smartbox, entend peser sur la scène politique française en finançant à cette fin différentes structures le soutenant : associations, think tanks… Ce travail d’enquête constitue le genre de dévoilement d’intérêt public qu’est par essence le journalisme.

Cet été, Pierre-Edouard Stérin a cru bon de nommer la holding qui abrite désormais l’essentiel de sa fortune du nom du journaliste, « Lemahieu holding », valorisée à 1,3 milliard d’euros et domiciliée en Belgique. Par courriel, il s’est vanté de cet « hommage » auprès du journaliste, levant tout doute sur ses intentions, et sur une éventuelle coïncidence. Il s’y montrait amusé à l’idée de voir ce journaliste contraint à écrire sur une structure financière qui porte désormais son nom.

Alors que l’extrême droite ne cesse d’étendre son emprise sur les médias, par le biais – notamment - de rachats de titres dont les rédactions sont par la suite mises au pas, une telle démarche d’intimidation est évidemment inacceptable.

Nous, sociétés de journalistes, souhaitons apporter tout notre soutien à Thomas Lemahieu et refusons que nos consœurs et confrères soient ainsi ciblés, personnellement, quand ils et elles ne font que leur travail.