Des bulldozers israéliens ont commencé lundi à détruire un immeuble hébergeant une douzaine de familles palestiniennes à Jérusalem-Est au motif qu’il avait été construit sans permis, les autorités palestiniennes fustigeant "une politique systématique de déplacements forcés". Tôt lundi dans le quartier de Silwan, situé près de la vieille ville, trois bulldozers de la municipalité israélienne, protégés par un important déploiement des forces israéliennes, s’activaient dans un nuage de poussière, détruisant peu à peu les façades de l’immeuble, a constaté un photographe de l’AFP.
Près d’une centaine de Palestiniens, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, vivent dans l’immeuble de quatre étages selon des sources locales.Eid Shawar, 38 ans et père de cinq enfants, raconte avoir été réveillé par la police qui a défoncé sa porte pour lancer les évictions. "Ils nous ont dit de nous changer et de prendre seulement papiers et documents importants. On n’a pas été autorisé à prendre nos meubles", déplore le trentenaire ne sachant où aller. "C’est une tragédie", lâche-t-il.
La ville sainte de Jérusalem est un enjeu central du conflit israélo-palestinien. Les tensions y sont permanentes, en particulier à Jérusalem-Est, majoritairement palestinienne, occupée et annexée par Israël depuis 1967. Ces tensions se sont accentuées depuis le 7 octobre 2023 (...)
Israël considère Jérusalem-Est comme partie intégrante de sa capitale
Les Palestiniens veulent faire de la ville la capitale de l’Etat indépendant et souverain auquel ils aspirent. L’ONU juge illégale l’annexion de Jérusalem-Est et ne reconnaît pas Jérusalem comme la capitale d’Israël.
Le Gouvernorat de Jérusalem, entité administrative mise en place par l’Autorité palestinienne pour représenter la métropole, a fustigé dans un communiqué "une politique systématique de déplacements forcés des citoyens palestiniens, visant à vider la ville de ses habitants originels". La démolition intervient "sans préavis", quelques heures avant une réunion entre l’avocat des résidents et un responsable de la municipalité israélienne de Jérusalem "pour discuter de possibles mesures pour une régularisation du bâtiment", ont déploré dans un communiqué deux ONG israéliennes, Ir Amim et Bimkom.
Cette démolition est selon les ONG la plus importante en 2025. Cette année, ajoute le communiqué, "une centaine de familles de Jérusalem-Est ont perdu leur maison". (...)