
Une tentative de blocage du port, symbole de l’agro-industrie, le matin ; une grande manifestation rassemblant 6 000 personnes l’après-midi : le 20 juillet, les militants antibassines ont investi La Rochelle.
À l’ombre de tracteurs venus à petite vitesse depuis l’île de Ré voisine, deux cents paysans, activistes de l’eau et faucheurs volontaires d’OGM ont bloqué les hangars de la coopérative céréalière Soufflet dans le port de La Rochelle, dès 6 h 45 samedi 20 juillet. Leur but : paralyser un des principaux bénéficiaires du système des mégabassines. Ce blocage matinal, suivi d’une manifestation encadrée par une forte présence policière et marquée par des dégradations, constituait l’un des points d’orgue de la semaine d’action antibassines en Poitou-Charentes qui ont rassemblé, en tout, près de 10 000 personnes selon les organisateurs. (...)
Irriguant principalement des exploitations céréalières de grande ampleur, les retenues d’eau de Poitou-Charentes maintiennent sous perfusion un système exportateur de céréales menacé par le manque d’eau et le changement climatique. Un système dont le port Atlantique de La Rochelle, deuxième exportateur de céréales en France, constitue l’un des principaux points d’aboutissement avec, selon les estimations, jusqu’à 50 % de la production régionale envoyés à l’étranger. (...)
Irriguant principalement des exploitations céréalières de grande ampleur, les retenues d’eau de Poitou-Charentes maintiennent sous perfusion un système exportateur de céréales menacé par le manque d’eau et le changement climatique. Un système dont le port Atlantique de La Rochelle, deuxième exportateur de céréales en France, constitue l’un des principaux points d’aboutissement avec, selon les estimations, jusqu’à 50 % de la production régionale envoyés à l’étranger. (...)
la ligne de gendarmes mobiles bloquant la sortie par le port a revêtu casques et boucliers. « Premières sommations ». « Vous nous demandez d’évacuer mais vous bloquez l’autre sortie : vos ordres sont contradictoires ! » a interpellé un organisateur au mégaphone. Les premières lacrymos n’ont pas tardé à saturer l’atmosphère. Désireuse de rejoindre les autres cortèges de militants dans la Rochelle, l’organisation reculait. Mais les tracteurs lambinaient et les tirs se rapprochaient. Des gendarmes mobiles ont tiré sur l’herbe sèche — faisant craindre un départ de feu, comme ce qu’il s’était passé la veille lors de la manifestation à Saint-Maixent-L’École.
Les militants ont fini par retrouver la manifestation, le long de la Corniche. Deux cortèges étaient prévus, l’un revendicatif et « déter’ », l’autre calme et « familial ». Quelques manifestants — kayakistes, catamarans — ont même tenté une approche par la mer.
« Nous reviendrons tant que ses multinationales détruisent nos vies » (...)
Une fois l’ensemble des manifestants réunis, ils ont été bloqués par les forces de l’ordre et certains ont été gazés. Beaucoup ont préféré se disperser et une bonne partie, dont la fanfare, a terminé sa journée sur la plage du centre-ville, dansant et chantant. (...)