Le PSOE de Pedro Sánchez a perdu près de quinze points dans cette région qui fut jadis un de ses bastions. L’extrême droite et l’abstention, elles, sont en forte hausse. De quoi inquiéter le chef du gouvernement espagnol, parfois présenté comme un modèle pour les gauches en Europe.
Coup dur pour Pedro Sánchez. La formation du président du gouvernement espagnol, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), a subi une sévère défaite dimanche 21 décembre lors d’une élection régionale anticipée en Estrémadure, dans l’ouest du pays. Dans cette région peuplée d’un peu plus de 1 million d’habitants, le PSOE n’a obtenu que 25,72 % des suffrages exprimés, soit 14,2 points de moins que lors de la dernière élection en 2023.
Ce score est d’autant plus catastrophique que l’Estrémadure a longtemps été un bastion du PSOE. Depuis la première élection régionale de 1983 et jusqu’en 2023, le parti avait toujours obtenu plus de 40 % des voix. À quatre reprises, il avait même obtenu la majorité absolue. Les 39,9 % de 2023 représentaient déjà son plus mauvais score historique, mais il restait en tête devant l’opposition de droite du Parti populaire (PP) qui avait alors recueilli 38,9 % des voix. (...)
Cette fois, le PP améliore son score à 43,2 % et devance donc largement le PSOE. Une première depuis 2011 – mais à l’époque, le PSOE recueillait encore 43,5 % des voix. Les socialistes ne disposeront plus que de 18 sièges sur les 65 de la nouvelle assemblée régionale. En décompte de bulletins, le désastre est encore plus impressionnant avec une perte de 106 642 voix par rapport au dernier scrutin (un recul de 44 %).
L’ascension de l’extrême droite
Pour la première fois de son histoire électorale, l’Estrémadure bascule majoritairement à droite. (...)
Cette fois, le basculement est clair. Outre le PP, le grand gagnant de ce scrutin est le parti d’extrême droite Vox qui double son score en passant de 8,1 % à 16,9 % des suffrages exprimés, soit un gain de 39 960 bulletins. En tout, droite et extrême droite raflent 60,1 % des voix. C’est la première fois que la région donne une majorité absolue en voix à la droite. (...)