
En ce début d’année, les étudiants, les parents d’élèves ainsi que les personnels de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur protestent contre un axe budgétaire 2025 qui verse toujours et encore dans l’austérité. À Paris, en régions et y compris dans les zones rurales, les mobilisations prennent forme, se multiplient et se déploieront encore dans les semaines qui viennent.
La dégradation du service public de l’Education risque hélas de se poursuivre. Dans la loi de finances pour 2025, adoptée une nouvelle fois à coups de 49.3, les secteurs de l’Education et de l’Enseignement supérieur ne connaissent aucune hausse massive des moyens à la hauteur de besoins.
L’Enseignement supérieur et la Recherche sont aussi impactés par la sévérité budgétaire, avec une latitude de crédits de 26,7 milliards d’euros (30,9 milliards si l’on prend en compte les contributions aux pensions). Une baisse importante par rapport à 2024 (31,8 milliards d’euros). (...)
Les vrais-faux reculs du gouvernement
La colère est d’autant plus présente que le recul annoncé par le gouvernement sur la mesure concernant les effectifs n’en est pas vraiment un, insistent les militants FO. "Le gouvernement a tenté de montrer que l’annulation de la suppression des 4 000 postes dans le second degré était une amélioration, mais non cela demeure insuffisant, s’indigne Christophe Lalande, secrétaire fédéral à la FNEC-FP-FO, mais on voit déjà apparaître d’autres coupes budgétaires, comme par exemple la part collective du Pass culture qui permet d’organiser des sorties et actions culturelles dans le cadre scolaire." Par ailleurs souligne-t-il, ce que le gouvernement présente comme un recul, notamment sur la réforme du choc des savoirs, n’en est pas. Ainsi "si elle n’est que partiellement appliquée en 4e et 3e, elle demeure pour les élèves de 6e et 5e", note-t-il.
Au sein de la Recherche, le projet de labellisation « Key Labs » fait l’objet d’un moratoire. "Annoncé par le P-DG du CNRS, cette labellisation vise à concentrer les crédits sur une minorité de laboratoires susceptibles de peser dans la compétition internationale, en délaissant tous les autres financièrement", explique Sylvain Excoffon. Face à l’opposition vive des acteurs, le ministre Philippe Baptiste a finalement annoncé un moratoire de cette mesure. "Mais il ne s’agit que d’un moratoire. Nous exigeons un abandon pur et simple de ce projet dangereux", insiste le militant.
Vers une manif nationale le 11 mars dans le Supérieur (...)