Les voix s’élèvent pour réclamer l’annulation de la Nuit du Bien Commun, le 10 décembre à Bordeaux, invoquant ses liens avec le milliardaire d’extrême droite Pierre-Edouard Stérin. Parmi les associations invitées à la soirée caritative, une a préféré se désister, tandis que des plaintes pour menaces, dont une de la CCI, qui accueille l’évènement, visent les opposants.
La pression monte contre la Nuit du Bien Commun. Une pétition, signée par près de 500 personnes, demande à la Chambre de commerce et d’industrie, qui accueille cette soirée caritative, « de mettre fin à ce partenariat et d’ainsi faire en sorte que la Nuit du Bien Commun n’ait pas lieu le 10 décembre au Palais de la Bourse ».
Selon ce texte, le gala, destiné à lever des dons pour des associations, « est aussi une vitrine prétendument apolitique pour l’un des fondateurs, Pierre-Edouard Stérin, milliardaire exilé fiscal en Belgique ayant décidé de consacrer sa fortune au Projet Périclès (patriotes enracinés résistants identitaires chrétiens libéraux européens souverainistes) », visant une victoire politique de l’extrême droite en France. Ce que nie l’organisation de l’évènement, assurant que ce dernier s’en est retiré.
Une « entreprise idéologique »
La Nuit du Bien Commun, en « rassemblant des personnalités associatives et du milieu entrepreneurial et financier local, (…) participe à renforcer les liens entre ces sphères, à banaliser des idéologies d’extrême-droite et ultra-conservatrice », estime la pétition. (...)
Des syndicats du spectacle et de la culture (CGT, CNT, SUD…) incitent à « bloquer les prochaines « Nuits du bien commun » et l’ensemble des initiatives culturelles de Pierre-Edouard Stérin », à l’instar d’actions menées à Aix ou à Rennes ces derniers mois.
A Bordeaux, les 10 associations retenues pour « pitcher » leur projet lors de la soirée du 10 décembre ont été directement interpellées par courriels pour boycotter l’évènement. L’une d’entre elles a fini par se désister à la suite de mails envoyés par deux expéditeurs différents, dont un de manière anonyme, a appris Rue89 Bordeaux. (...)
– Signer la pétition : NON à la Nuit du Bien Commun à Bordeaux
(...) Membres d’associations, nous nous inquiétons du danger pour notre tissu associatif local : la Nuit du Bien Commun sème la controverse dans les associations, tentant d’infuser des valeurs identitaires et conservatrices contraires à l’idéal humaniste et progressiste qu’elles défendent.
L’organisation s’appuie sur les réseaux des associations participantes et sur leur image de respectabilité pour démarcher de nouvelles associations et étendre son influence, profitant de la précarité financière de celles-ci.
La société Obole, qui produit l’événement, forme pendant plusieurs semaines les représentant-es des associations sélectionnées pour apprendre à communiquer et à "vendre" leur action.
La Nuit du Bien Commun essaime.
A Tours et Lyon en mai, à Toulouse et Nantes en juin, à Rennes en novembre, à Dijon, Paris et Bordeaux en décembre...
En février 2024, découvrant le profil des fondateurs du projet, la mairie de Marseille s’est désengagée de l’événement qui devait avoir lieu à l’Opéra municipal. En novembre dernier à Rennes, les élu-es écologistes se sont opposé-es à la tenue du gala dans un établissement sous la responsabilité de la Métropole.
L’événement bordelais ne se déroulera pas dans une salle municipale gérée par la Ville de Bordeaux mais au Palais de la Bourse, société de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux, établissement public.
Cette pétition demande donc à la Chambre de Commerce et d’Industrie de mettre fin à ce partenariat et d’ainsi faire en sorte que la Nuit du Bien Commun n’ait pas lieu le 10 décembre au Palais de la Bourse.