
(...) Nous sonnons, une caméra nous interroge, semble réfléchir puis nous ouvre la grande grille automatique. On s’attend presque à voir Jabba le Hutt. A l’entrée, un policier de la PAF vérifie nos identités, nous fouille et nous passe au détecteur de métaux. Puis il inspecte les livres.
Il bloque vaguement sur « Feu au centre de rétention », vérifie qu’il n’y a rien de caché dedans puis nous amène jusqu’au parloir où il nous enferme avec H. pour 30 minutes. Au bout de 15, une policière ouvre la porte et nous demande le livre, expliquant qu’elle doit vérifier s’il est bien conforme et ne risque pas d’« inciter à l’émeute ».
J’explique qu’il s’agit de récits, que les sans-papiers de Vincennes n’ont pas eu besoin de ce livre pour se révolter, je demande si elle a peur des idées et, c’est vrai, de manière un peu insolente, m’exclame : « Mais alors on est en démocratie ou non ? Ma bonne dame ! »
« Oui, on est en démocratie, c’est justement pour ça que je dois contrôler ! » nous a répondu la fonctionnaire. (...) Wikio