
Après les stages à rallonge et les formations non rémunérées, après le service civique obligatoire et la réforme des retraites, l’Angleterre fait mieux que la France pour offrir un autre futur à nos enfants : l’esclavagisme. Il n’y a malheureusement pas d’autre terme envisageable, car le fait d’obliger des gens à travailler sans négocier ni même recevoir de salaire correspond à sa définition.(...)
(...) Peu à peu se forge dans l’esprit des hommes, et pire encore dans celui des enfants, l’idée que le citoyen doit quelque chose à l’Etat, qui n’est plus désormais son protecteur mais son maître. Il doit le respecter, lui obéir, travailler sans relâche et sans se rebeller, pour espérer un jour avoir le droit de faire partie de « l’élite », c’est à dire du petit nombre d’individus qui dirige les masses. Cela doit passer par l’abnégation de ses volontés, le renoncement à sa liberté, la soumission aux ordres. Derrière cette lente évolution vers le « travail forcé » se cache non pas la réussite du capitalisme, mais en réalité quelque chose de bien plus grave encore, son échec. En effet, entretenir l’idée que l’Etat n’est pas là pour pourvoir aux besoins des nécessiteux, que le citoyen n’est pas le propriétaire de l’Etat est bien le symbole que le capitalisme ne permet pas d’atteindre les objectifs qu’il était censé atteindre : permettre le plein emploi, faire des hommes libres, rendre la société meilleure.(...)
Après des siècles de luttes, de guerres et de misères nous avons enfin l’incroyable opportunité technologique de nous affranchir de la misère, de la maladie et de la pénibilité du travail. Nous sommes désormais capables de produire propre, en grande quantité et pour tous, de vivre enfin libérés des contraintes afférentes au système qui nous oppressait, mais qui nécessitait le sacrifice de nos libertés. Aujourd’hui, nous n’avons plus besoin du capitalisme pour vivre car nous savons qu’il nous nuit plus qu’il nous sert. Et nous n’avons donc plus besoin de présidents, de rois ou de dictateurs… et c’est justement de cela qu’ils ne veulent pas.