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Soutien au collectif de photojournalistes LaMeute
Article mis en ligne le 26 mai 2018

Mardi 22 mai, l’un des membres du collectif de photojournalistes LaMeute a été interpellé, parmi une centaine de lycéens et d’étudiants, au lycée Arago à Paris où il réalisait images et vidéos de l’occupation en cours. Il a comparu ce jour devant le procureur du Tribunal de grande instance de Paris.

D’abord enfermé de longues heures, avec l’ensemble des personnes interpellées, dans un bus garé sur le parking d’un commissariat, il s’est vu notifier sa mise en garde à vue à 20h20 ; reconduite pour 24h le mercredi au soir, cette garde à vue a légalement pris fin jeudi à 20h20.

Le jeune photojournaliste âgé de 21 ans a toutefois été maintenu en détention (sous « main de justice, bien que gardé par la police » selon une formule inimitable du ministère de l’intérieur) pour une troisième nuit, la justice disposant de 24h supplémentaires pour le déférer devant le procureur au Tribunal de grande instance de Paris. La comparution devrait avoir lieu ce jour.

Si l’ampleur, les conditions et la durée exceptionnelle de mise en garde à vue de dizaines de jeunes mineurs suscite une indignation légitime, le cas de ce jeune photographe y ajoute le mépris, le harcèlement et les mauvais traitements dont font l’objet, depuis 2016 au moins, les photographes et reporters indépendants, dont l’activité est jugée par les forces de police à la fois illégitime (alors que la possession d’une carte de presse n’est nullement une condition pour exercer le métier de journaliste) et gênante, par leur manière de documenter, au plus près du terrain, la manière dont s’exerce aujourd’hui le maintien de l’ordre.

Pendant trois jours et trois nuits, donc, un reporter pris parmi d’autres jeunes s’est vu priver de liberté, de tout contact avec ses proches et sa famille - mise au secret telle qu’il fut impossible, durant 48h, de le localiser précisément, la répartition de dizaines d’interpellés entre différents commissariats causant une situation désordonnée et illisible. Mince anomalie dans la confusion générale ? (...)