
Fermeture de notre bureau à Moscou
Nous le craignions, c’est arrivé : les autorités russes ont fermé notre bureau à Moscou. Nos équipes étaient en Russie depuis 1993. La fermeture de notre bureau ne marque pas la fin de notre travail en Russie. Au contraire, nous redoublerons d’efforts pour recenser, documenter, dénoncer les violations des droits humains commises par la Russie, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger.
Notre site internet en langue russe bloqué !
Au moment même où nous publions cet article, nous apprenons que les autorités russes ont bloqué notre site internet en langue russe. Le Kremlin veut supprimer l’accès à nos enquêtes sur les possibles crimes de guerre en Ukraine. Nous appelons les autorités au déblocage immédiat de notre site. La population russe doit pouvoir décider librement des sources d’information qu’elle souhaite pouvoir consulter. Notre site en langue russe est donc bloqué en Russie mais reste disponible partout ailleurs. Consultable ici.
Plus que jamais, nous continuerons d’enquêter pour informer de toutes les violations des droits humains commises.
Les médias les plus populaires et critiques du pouvoir ont été bloqués, notre propre site en langue russe bloqué, des stations de radio indépendantes ont été fermées, des dizaines de journalistes ont été contraints de cesser leur travail, certains ont même quitté le pays. Avec cette répression, les autorités privent les Russes d’un accès à des informations objectives, impartiales et fiables.
« Depuis que les chars russes sont entrés en Ukraine, les autorités ont basculé vers une stratégie de la terre brûlée qui a transformé le paysage médiatique de la Russie en terrain vague » .
Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International.
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La résistance des journalistes russes
Depuis vingt ans, les autorités russes mènent une guerre secrète contre les voix dissidentes en arrêtant des journalistes, en fermant des salles de rédaction indépendantes et en contraignant les patrons de presse à imposer l’autocensure à leurs journalistes. (...)
Depuis le 24 février 2022 en Russie, l’étau s’est davantage resserré sur la liberté d’expression des médias. Mais la presse libre n’est pas morte. Elle résiste. Bien qu’ils ne soient plus dans leur salle de rédaction, les journalistes poursuivent leur travail en tant que reporters exilés. Désormais en Russie, il n’est plus possible de voir leurs reportages à la télévision, ni de les entendre à la radio ou de lire leurs articles dans les journaux russes. Mais leurs informations continuent d’être diffusées dans le monde entier sur YouTube et via Telegram. Il faut exprimer une totale solidarité internationale envers les journalistes russes et les correspondants. Leurs informations sont essentielles, elles doivent être relayées et estimées à leur juste valeur.
La Russie traverse une période sombre. La solidarité est plus que jamais primordiale afin de défier la violence d’État. Nous appelons les autorités russes à mettre fin à leurs attaques contre les organisations de la société civile et les journalistes. Nous engageons la communauté internationale à apporter tout le soutien nécessaire aux journalistes, aux défenseurs des droits humains et aux militants russes qui, chaque jour, continuent d’élever leur voix contre la répression et pour le respect de leur liberté.