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Recoloniser la Tunisie par la guerre économique des IFI
Article mis en ligne le 13 avril 2013

mercredi 10 avril vers 17h30, les membres de la Commission des Finances, de la Planification et du Développement (CFPD) au sein de l’Assemblée nationale constituante (ANC) ont été surpris d’apprendre la visite de la délégation du Fonds Monétaire International (FMI) sous l’Hémicycle. C’est Ferjani Doghman, président de la CFPD et député d’Ennahdha, qui s’est chargé d’informer ses camarades de cette visite qu’il a qualifiée d’officieuse. Car, dit-il, il s’agit, essentiellement, de dissiper tout malentendu à propos des négociations avec le FMI et de se débarrasser des appréciations négatives ou encore stériles. Des appréciations qui versent, quasiment à l’unanimité, dans l’atteinte à la souveraineté de la Tunisie.

Et le manque de transparence ne s’est pas limité à cela. A la demande de la délégation du FMI, Ferjani Doghman a « prié » les journalistes présents dans la salle de quitter, immédiatement, les lieux, et pour cause : la réunion doit se tenir à huis clos. Or, la députée du CPR et membre de la CFPD, Mabrouka Ben Mbarek nous a affirmé que selon l’article 53 du règlement intérieur de l’ANC, la décision de tenir une réunion à huis clos doit impérativement être prise par vote à l’unanimité des membres de la commission concernée. Seulement voilà, M. Doghmane a préféré faire la sourde oreille.

Mabrouka Ben Mbarek a posé une question d’une grande pertinence au début de la réunion avec le FMI : « allons-nous pouvoir changer quelque chose dans le programme que l’Institution veut imposer à la Tunisie en échange du prêt de précaution ou s’agit-il, comme cela était d’usage, de faire passer les plans conçus par leurs soins en y ajoutant simplement la prescription « élaboré en collaboration avec les autorités tunisiennes » ? Une question restée sans réponse. Une question de trop qui demeure soulevée. L’absence de réponse provoque davantage d’interrogation, en l’occurrence, quant à la transparence, curieusement absente au niveau de ce dossier.
(...)

Le PAS de Deauville ou encore le Plan Jasmin confectionné par le G7 (la Russie n’étant pas impliquée) ambitionne, essentiellement, d’enrichir davantage les entreprises étrangères sous nos cieux. Notre Code de l’Investissement a été tissé sur mesure pour satisfaire leurs attentes en la matière. Voilà ce qu’on peut appeler : « la recolonisation de la Tunisie par la guerre économique ».