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Greenpeace
Pétrole, huile de palme : 5 intox du PDG de Total
Article mis en ligne le 30 août 2018
dernière modification le 29 août 2018

Patrick Pouyanné, à la tête de l’entreprise Total, est interviewé dans le magazine Capital d’août 2018. À la question « Que répondez-vous à Greenpeace, qui vous attaque sur les forages au large du Brésil ou sur l’huile de palme ? », le PDG de notre groupe pétrolier préféré lance quelques piques mais se permet aussi et surtout des approximations problématiques... De petites corrections s’imposent.

1. « Concernant l’huile de palme, il faut d’abord rappeler qu’elle dégrade six à huit fois moins de surface que le soja »
La réalité : le PDG de Total reprend un argument largement utilisé par les promoteurs de l’huile de palme. S’il est vrai que le rendement surfacique de l’huile de palme est meilleur que celui d’autres huiles végétales comme celle de soja, son impact environnemental est en revanche beaucoup plus lourd. Bien plus que pour d’autres cultures, les plantations de palmiers à huile se font presque systématiquement au détriment de forêts tropicales.(...)

Utiliser pour la production d’agrocarburants des terres agricoles auparavant destinées à la production alimentaire amène à déplacer les cultures alimentaires dans d’autres zones, souvent au détriment de forêts ou écosystèmes riches, et contribue à augmenter les émissions de gaz à effet de serre.(...)

Globalement, en matière d’agrocarburants, on ne peut donc pas parler d’huile de palme durable, pas plus que de soja durable.
Surtout, du fait de la déforestation qu’entraîne la culture du palmier à huile, le « biodiesel », dont Total veut abreuver le marché européen à travers sa « bio-raffinerie », serait responsable de trois fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que les carburants fossiles et aurait donc un impact catastrophique sur le climat.

2. « 85% des débouchés de l’huile de palme sont alimentaires »
La réalité : si on pouvait encore il y a quelques années parler d’une place marginale de l’huile de palme dans la production des carburants ces dernières années, ce n’est plus vrai aujourd’hui. 46% de l’huile de palme en Europe est utilisée pour du carburant. En France, c’est 75% de l’huile de palme consommée qui l’est sous forme de carburant !(...)

3. « Greenpeace fait mine de découvrir des coraux connus depuis trente ans des scientifiques brésiliens »
(...)

La réalité : ce n’est qu’en 2016 que la présence du Récif de l’Amazone a été confirmée par une équipe internationale de chercheurs, dont plusieurs scientifiques brésiliens. Leur découverte a donné lieu à la publication le 21 avril 2016 d’une étude dans la revue Science, fruit de longues recherches. (...)

Face à ces approximations, Greenpeace et ses militant-e-s continueront de se mobiliser pour dénoncer la réalité qui se cache derrière les discours de multinationales peu scrupuleuses, afin de défendre les forêts contre les ravages de l’huile de palme et de protéger le Récif de l’Amazone des projets d’exploitation pétrolière.