« Les naufragés de l’enfer. Témoignages recueillis sur l’Aquarius », édité chez Digobar Editions, premier ouvrage de SOS MEDITERRANEE, sort cette semaine en librairie. Marie Rajablat, « Ma’ Africa » qui a passé six semaines à bord cet hiver, se fait porte-voix, ou plutôt porte-plume, des personnes secourues en mer et des sauveteurs de SOS MEDITERRANEE engagés dans cette mission extra-ordinaire qui a débuté il y a un peu plus de un an. Un document inédit et bouleversant.
Un débarquement s’achève dans le port de Catane. De loin, je vois les dernières ombres défiler le long de la silhouette orange de l’Aquarius. Une copie du livre « Les naufragés de l’enfer » de Marie Rajablat entre les mains, je voudrais pouvoir monter à bord pour me plonger dans la lecture. Monter à Monkey Island, le point le plus haut du bateau, seul refuge pour les volontaires de l’Aquarius qui vont s’y lover dans le silence, laissant le vent emporter leurs larmes et leurs questions sans réponse, laissant le soleil de la Méditerranée réchauffer leur cœur meurtri et oubliant un instant ce dont ils sont témoins, aux frontières d’une Europe qu’ils ont du mal à reconnaître comme la « patrie des droits de l’Homme ».
Les premières pages du livre sont légères. Elles racontent la vie à bord de ce bateau extra-ordinaire. Mais déjà au bout de quelques pages, le ciel se couvre et l’atmosphère s’alourdit. Peu à peu, au fil des témoignages retranscrits par l’auteure qui a passé deux rotations à bord de l’Aquarius, nous voilà en train de sombrer dans les ténèbres de la Méditerranée. (...)