L’important, ce n’est pas d’observer seulement les prélèvements obligatoires du secteur financier (ou la part de ce dernier dans le total des prélèvements) mais de mettre en rapport ces prélèvements et les profits réalisés.
(...) Les banques françaises comme celles de beaucoup d’autres pays sont fortement internationalisées. C’est un trait saillant de l’évolution des secteurs bancaires au cours des dernières décennies. Bien entendu, ce n’est pas sans lien avec la baisse du taux d’imposition implicite qu’on vient de mentionner. Le nombre de filiales à l’étranger se compte par centaines pour la plupart des groupes bancaires et cela renforce nettement la capacité de ces groupes à tirer avantages des différences de réglementation et de fiscalité. (...)
De plus, il faut être conscient que la croissance du secteur financier a dépassé la limite. Un secteur financier hypertrophié ne contribue plus à la croissance, au contraire il expose à des crises dont les conséquences économiques et sociales sont lourdes.
Or c’est précisément à contenir la taille du secteur bancaire et financier qu’un accroissement de la fiscalité de ce secteur pourrait servir. Plus taxé, le secteur bancaire retrouverait une taille raisonnable, celle qui le remettrait au service de l’économie réelle. (...)
On pourrait aussi en augmentant la fiscalité des banques augmenter le budget des autorités de surveillance, abonder des fonds de résolution des faillites, augmenter la capacité du fonds de garantie des dépôts … autrement dit se donner les moyens de mieux organiser la stabilité financière. (...)