
Encore raté. La Commission européenne n’est pas parvenue à faire accepter par les Etats membres, lundi 6 juin, une réautorisation provisoire du glyphosate en Europe, ce pesticide controversé – principe actif du célèbre Roundup de Monsanto et clé de voûte du modèle agricole dominant.
Après avoir proposé sans succès, ces derniers mois, sa réhomologation pour quinze ans, puis pour neuf ans, Bruxelles avait fini par se rabattre sur une autorisation de seulement dix-huit mois.
Le temps pour l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), chargée de la réglementation européenne sur les substances de synthèse, de rendre une nouvelle expertise sur ce produit phytosanitaire le plus répandu dans le monde, avec environ 800 000 tonnes épandues chaque année.
Las ! Le vote des Etats membres, réunis lundi matin en comité technique, n’a pas permis de dégager la majorité qualifiée nécessaire. La France, l’Allemagne, l’Italie, la Grèce, l’Autriche, le Portugal et le Luxembourg se sont abstenus, Malte a voté contre. Les vingt autres pays, représentant 52 % de la population de l’Union, ont voté favorablement. Soit moins que les 65 % requis. Ces atermoiements arrivent alors qu’une décision ferme devient urgente : le glyphosate ne sera plus autorisé en Europe après le 30 juin. La Commission a annoncé que la question serait à l’ordre du jour de la prochaine réunion des commissaires et qu’un ultime comité d’appel serait réuni autour du 20 juin.
Selon une source proche du dossier, la Commission ne s’attend pas à ce que le comité d’appel permette de trouver une issue. Les Etats membres devraient camper sur leurs positions. (...)