
(...) Ancien soldat russe engagé dans les guerres de Tchétchénie devenu un reporter de guerre chevronné et respecté, Arkadi Babtchenko, 41 ans, a été abattu chez lui et la police a aussitôt indiqué privilégier la piste d’un crime lié à sa profession.
"Je suis sûr que la machine totalitaire russe n’a pas pardonné son honnêteté", a lancé le Premier ministre ukrainien Volodymyr Groïsman sur sa page Facebook dans la nuit de mardi à mercredi. "Les assassins doivent être punis !"
(...) Le chef de la diplomatie ukrainienne Pavlo Klimkine a estimé qu’il était "trop tôt pour tirer des conclusions" mais relevé "une similarité étonnante dans les méthodes que la Russie utilise pour provoquer une déstabilisation politique". (...)
M. Babtchenko a participé en Russie aux deux guerres en Tchétchénie en tant que soldat avant de devenir un journaliste extrêmement critique vis-à-vis du Kremlin. Il avait raconté les guerres dans cette république russe du Caucase dans un livre édité en France par Gallimard sous le nom de "La couleur de la guerre".
Avant son départ de Moscou, il a notamment coopéré avec le journal Novaïa Gazeta et la radio Echo de Moscou, deux médias critiques du Kremlin.
Arkadi Babtchenko s’était rendu dans l’est de l’Ukraine, où le conflit entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses a fait plus de 10.000 morts en quatre ans. Il avait dénoncé le rôle de la Russie, appuyant la thèse de Kiev et des Occidentaux selon laquelle elle soutient militairement les rebelles, ce que Moscou a toujours démenti. (...)