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le Monde
"Il faut une taxe climatique aux frontières de l’Europe"
Article mis en ligne le 30 août 2012

Le comité de direction du Fonds vert pour le climat se réunit à Genève, en Suisse, à partir du 23 août. Depuis sa création officielle en 2011, à la conférence de Durban (Afrique du Sud), il vise à rassembler des sources de financement - 100 milliards de dollars (80,6 milliards d’euros) par an attendus à partir de 2020 - afin d’aider les pays en développement à mettre en oeuvre leur transition énergétique et leur adaptation au réchauffement.

Il vient s’ajouter à d’autres fonds existants, dont le principal est le Fonds pour l’environnement mondial, créé en 1991. Monique Barbut en a été la présidente de 2006 jusqu’au 1er août 2012. Experte avisée des négociations sur le climat, elle porte un diagnostic sévère sur leur évolution. (...)

Le résultat de la conférence de Durban, fin 2011, a été de dire qu’en 2015, on discuterait d’engagements pour 2020... Mais que va-t-on faire entre 2012 et 2020 ? On n’en sait rien. En fait, depuis Copenhague en 2009, la négociation ne porte plus sur les engagements de réduction quantitative des émissions de gaz à effet de serre, alors que c’est ce qui compte. On ne discute que sur des sujets accessoires, tels que les modalités du Fonds vert pour le climat. Le problème, c’est que dans quinze ans, nous disent les scientifiques, il n’y aura plus rien à faire pour empêcher le changement climatique, il sera trop tard. (...)

Les Européens devraient rappeler qu’ils ont décidé de réduire leurs émissions, mais qu’ils ne peuvent pas laisser dépérir leurs industries au seul profit des autres grands pays. Dès lors, ils pourraient imposer à l’entrée de l’Europe une taxe sur les produits qui, par leur processus de fabrication, contiennent plus de CO2 que ce qui est autorisé pour les produits fabriqués en Europe. On pourrait exempter de ces taxes les pays les plus pauvres, et dire par ailleurs qu’on affectera une partie des recettes à l’aide aux pays les plus pauvres ou au Fonds vert pour le climat. Mais la taxe climatique devrait être clairement posée. (...)

S’il n’y pas d’électrochoc, la négociation climat est morte. Aujourd’hui, soit on reste dans l’hypocrisie en parlant d’un engagement pour 2020, soit on affirme qu’on veut vraiment stabiliser les émissions, et dans ce cas, on met tout le monde à égalité au travers d’une démarche commerciale. (...)