Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Reporterre
Discorde entre les jeunes écolos après une rencontre avec Barbara Pompili
Article mis en ligne le 17 avril 2021

Fallait-il ou non rencontrer la ministre de la Transition écologique ? Le choix des jeunes activistes — qui occupent la place devant l’Assemblée nationale pour dénoncer la mollesse de la loi Climat — n’a pas convaincu tous les militants écologistes.

Cela fait trois semaines qu’il se réunissent devant l’Assemblée nationale pour dénoncer le manque d’ambition de la loi Climat. Ils ont organisé des débats sur Twitch, tenu bon face aux interdictions de manifester et débattu avec des dizaines de députés de l’opposition comme de la majorité.

Mercredi 14 avril, trois de ces jeunes militants ont rencontré Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, pour lui répéter qu’ils ne pourront pas se satisfaire de compromis. « C’est l’un de nous qui a demandé cette réunion », explique Stacy Algrain, l’une des participantes. Sur la photo officielle, publiée sur le compte Twitter de Babara Pompili, tout ce petit monde affiche un grand sourire (sous les masques). La ministre s’est même réjouie de la « richesse » des discussions. « L’écologie aura toujours besoin qu’on se mobilise pour elle. » (...)

Pourtant, Stacy Algrain est sortie de la réunion avec un sentiment mitigé. « Le gouvernement se félicite en disant qu’il est le premier à faire une loi Climat ou une Convention citoyenne. Cela ne nous suffit pas. Leurs arguments électoraux ne sont pas suivis d’actions. Et cette loi ne fait que toucher du doigt les enjeux importants. Les gens le comprennent et il faut arrêter de les prendre pour des imbéciles. » (...)

« Ce sont les idiots utiles du ministère »

Sur Twitter, certains ont critiqué cette rencontre, notamment les militants de Youth for Climate, qui ont dénoncé « des jeunes carriéristes » et des « idiot.es utiles du ministère ». (...)

Léna Lazare, membre de Youth for Climate, fait partie de ceux et celles qui jugent l’attitude de ces jeunes militants contre-productive. « Je me demande par quel miracle du jour au lendemain le gouvernement va leur dire : “Vous avez raison, nous allons agir et écouter les scientifiques.” Alors que cela fait des mois qu’on se mobilise sans être écoutés », explique-t-elle à Reporterre. (...)

« Nous avons eu le mérite d’y aller et de rester droits dans nos bottes » (...)

Elle pense aussi qu’il faut trouver des alliés au sein du gouvernement et des grandes entreprises. « Le problème, au sein des gens engagés, c’est qu’il y a de très bonnes idées mais qui restent entre personnes convaincues. Or, aujourd’hui nous n’avons pas atteint la masse critique pour faire changer les choses. » (...)

Ce petit groupe d’amis, dont beaucoup sont étudiants à Sciences Po, est bien conscient qu’il ne va pas révolutionner les choses. (...)