
Nathalie Quintane révélée dans les années 1990 est assurément une rebelle, mais plus encore une militante au grand cœur. Une aventure humaine amorcée il y a une trentaine d’années et qui n’affiche aucune concession, à un âge légitime où les coups de gueule sont encore permis et avec les prolongements verbaux que l’on connaît aujourd’hui et qui confirment la valeur de l’engagement.
Rester claire dans la revendication au sein d’un spectacle mouvant qui contient toutes les aberrations du monde pour autant qu’à faire les dénoncer subtilement et durablement. Dans ce cas précis la bêtise immortalise, c’est certain. Sur la question des migrants on aura tout dit et tout écrit. « La jungle de Calais » ! La honte de la France. Un couloir pour bestiaux, rien de moins, et outrancièrement dénommé centre d’accueil et d’orientation. (...)
Accueillir et orienter, un binôme pas vraiment très clair ! Des propositions et des discours politiques qui n’en finissent pas de s’éterniser jusqu’à ulcérer le citoyen béat. Avec au bout du compte des mesures radicales pour clore le débat ! Elle ! N’entend pas en rester là. Elle observe, accumule, compile tout un matériau glaireux et éphémère, mais qui fait mal. C’est justement là le problème. Comment peut-on en arriver là, forçant le régime de l’impuissance et de l’exclusion, politique cela va de soi. Calmer l’opinion et tourner la page.
Et pour le coup on tourne les pages de cet ouvrage vindicatif par son architecture insolite, on va même dire qu’on retourne les pages pour y trouver du blanc. Un grand blanc ! Celui de la peur et du désarroi qui s’insère dans un questionnement qui demeure sans réponse. Qu’est-ce que finalement l’humanité, notre humanité ?