
A Florac, au pied des causses affectés par les attaques de loups, le procès du prédateur s’est tenu samedi 12 septembre. Faux procès, mais vrai dans sa procédure et son professionnalisme, qui conclut à reconnaître les bergers comme victimes d’un phénomène naturel qui leur échappe.
(...) « Toutes les règles seront respectées, explique Marcel Lemonde, ancien président de chambre à la Cour d’appel de Paris, ce sera un vrai procès. Notre but est d’organiser un débat de fond, une réflexion citoyenne, pour faire en sorte que le loup ne mange pas l’agneau sans autre forme de procès, comme dans la fable de La Fontaine ». (...)
Il ne s’agit pas d’une justice d’Etat - l’événement a été préparé depuis plusieurs mois par une équipe au sein de l’association Les Arts au soleil. Alors que le loup répand l’exaspération dans de nombreuses campagnes, des Alpes aux causses d’Aveyron et de Lozère, les organisateurs réunis par l’avocat François Roux ont senti qu’il fallait agir pour débloquer cette situation de plus en plus crispée, où l’on a vu, par exemple, des éleveurs séquestrer le directeur du parc de la Vanoise. Pour aider à dénouer le noeud, ils ont pensé à mettre le loup en accusation, et à le juger. Mais dans les formes exactes d’un procès, qui consiste à écouter équitablement les arguments des deux parties.
Des bergers et des éleveurs se sont portés partie civile. « Je vous demande de reconnaitre que les bergers et les brebis sont les victimes », explique leur avocate, Me Régine Barthelemy. Et elle demande des bracelets électroniques, l’assignation à résidence, l’empêchement du loup d’approcher les victimes, et des conventions de citoyens pour délibérer du problème et trouver la solution. (...)