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Basta !
Au coeur de la « vallée de la mort », une ferme bio s’installe sur un site industriel
Article mis en ligne le 28 juillet 2015
dernière modification le 24 juillet 2015

Depuis janvier, Joseph Robert est le premier paysan installé sur une ferme longtemps abandonnée, située sur les terres d’un ancien site industriel, dans l’Orne. Les salariés de l’équipementier automobile Faurecia, ses voisins, seront bientôt ses premiers clients. D’autres paysans sont attendus à ses côtés, au cœur de celle que l’on surnomme la vallée de la mort, pour ses anciennes usines d’amiante.

La nature du terrain, sa déclivité, la présence d’une rivière en contrebas – La Vère – et de zones humides ne permettent pas l’installation d’une activité industrielle (à lire sur Basta ! : notre reportage sur la Vallée de la mort). D’où la réflexion pour la re-création d’une activité agricole sur le site. L’activité devra prendre en compte les caractéristiques environnementales du lieu et pourra bénéficier du potentiel commercial que représentent les salariés des entreprises sur place, mais aussi de son implantation périurbaine : la ville de Flers se trouve à sept kilomètres.
Favoriser l’agriculture bio périurbaine

C’est ainsi que le Ciriam, en lien avec le Conseil régional de Basse-Normandie, lance un appel à projet le 1er mai 2014 intitulé : « Création d’une exploitation agricole périurbaine bio ». Le but : valoriser la ferme laissée à l’abandon depuis plusieurs années et créer une dynamique de territoire. La base du projet devra être la création d’une activité de maraîchage, et à plus long terme l’introduction d’autres petits ateliers complémentaires pour permettre la rémunération de deux personnes.

L’appel reçoit une vingtaine de réponses. Cinq dossiers sont étudiés. Celui retenu retient particulièrement l’attention. A 29 ans, Joseph Robert présente un projet de développement, technique et économique sur cinq ans. Installation en maraîchage dans un premier temps, comme demandé, avec la valorisation des pommiers à cidre des deux vergers existants sur le site. Puis d’autres productions à mettre en œuvre les années suivantes, tel un élevage de poulets de chair, idéalement avec des races de volailles locales. Le dossier de Joseph entre parfaitement dans la dynamique souhaitée sur le territoire, avec à moyen terme la création d’emplois supplémentaires sur la structure. La surface, les bâtiments existants, les trois maisons d’habitation sont un énorme potentiel : d’autres projets restent à penser et à construire. (...)

Un projet qui pourrait se réaliser rapidement, c’est l’arrivée d’un couple d’amis souhaitant mettre en place un jardin-forêt en permaculture. Si ce projet aboutit, ils pourront habiter eux-aussi sur place, de l’autre côté de la ferme, là où se trouve une deuxième maison d’habitation, Joseph occupant la maison principale. Et si d’autres projets venaient à se mettre en place avec d’autres personnes, une troisième bâtisse pourrait être rénovée pour être habitée.

Une ferme en permaculture

En attendant, Joseph appréhende sereinement sa nouvelle aventure. Il s’est aussi formé en agriculture bio, sur la méthode Hérody pour l’analyse des sols, sur la gestion des parasites et des ravageurs. Il a également suivi une formation sur la ferme du Bec Hellouin, en Haute-Normandie, reconnue pour la permaculture (lire notre reportage). (...)