
Nous publions ci-dessous le texte d’un Appel/pétition lancé sur le site « Radios en luttes ». Le signer à la même adresse. (Acrimed)
Il y a plus de 30 ans, le mouvement des radios libres faisait tomber le monopole d’État sur la radiodiffusion et ouvrait la bande FM aux multiples expressions sociales, culturelles, politiques et musicales. Beaucoup des « historiques » ont disparu ou basculé plus ou moins dans la pub et sont passées du côté commercial. Cependant nous restons un certain nombre à revendiquer notre indépendance et notre liberté de contenu. (...)
Aujourd’hui, alors que le projet du numérique avait été gelé, nous avons appris par voie de presse qu’il était relancé, avec en prime un « cadeau » empoisonné : la création de la radio payante ! Le CSA, suivi par les syndicats, censés représenter les radios associatives, foncent sans concertation ni réflexion véritable vers un projet qui pourtant implique une véritable transformation du Média Radio. Il nous présente ce passage comme inéluctable : suivre ou aller crever sur la bande FM...
Malgré l’expérience désastreuse de la télé numérique (TNT), la Radio Numérique Terrestre nous est présentée comme une innovation technologique ultra moderne (...)
à ce jour, dans le contexte généralisé de baisse des aides publiques qui affecte l’ensemble du secteur associatif, aucune réponse satisfaisante n’a été donnée concernant la prise en charge du financement de la diffusion en numérique des radios associatives. Les coûts liés à la double diffusion risquent de les rendre toujours plus dépendantes des subventions d’état, régionales, locales et donc du bon vouloir des élus, au risque de compromettre leur liberté éditoriale. La réalité des radios sans publicité ni profit est tout bonnement ignorée. Il en va d’elles comme, par exemple, des minimas sociaux, de la santé, de l’éducation ou de la recherche fondamentale : ce qui n’est pas rentable pourrait tout aussi bien disparaître. Si passage à la radio numérique il y a, nous demandons une prise en charge des coûts de diffusion par les pouvoirs publics (par le FSER, Fond de Soutien à l’Expression Radiophonique ou tout autre dispositif) (...)
Avec le numérique un nouvel acteur privé payant entre en scène : le multiplexeur, canal dans lequel huit ou neuf radios doivent entrer, de gré ou de force. (...)
Le multiplexage signe également la fin de l’auto-diffusion et met en danger de nombreuses petites radios associatives locales telles que Radio Larzac. Une double obligation s’impose aux radios : celle de transiter par un prestataire et celle de se « pacser » avec d’autres radios pour être diffusées. (...)
Avec la RNT, pour le même coût, les zones de diffusion seront réduites ce qui privera une partie des auditeurs des radios locales de leurs programmes. (...)
La radio qui est en FM un média simple d’accès et quasiment gratuit risque de devenir un outil technologique discriminant. (...)
NOUS EXIGEONS :
– Le maintien de la bande FM sur le long terme.
– Que les radios puissent effectuer leur transition vers le numérique quand elles le souhaiteront.
– Que le passage au numérique n’occasionne la disparition d’aucune radio associative non-commerciale
– Le passage au numérique doit être financé par l’Etat, aussi bien la diffusion que les fras d’équipement par le biais du FSER [1] ou autre
[L’appel de radios en lutte de juin 2011 - [« Les radios libres au crible du numérique »>http://radiosenlutte.free.fr/spip.p...] avait recueilli plus de 4000 signatures-