Il existe des équipes de professionnels qui font un travail remarquable auprès des adolescents et de leurs familles.
loin des projecteurs.
ils ne sont pas dans l’obsession de leur "image", non, ils écoutent...
je suis proche d’une de ces équipes, le GRICA, depuis près de vingt ans. je peux en témoigner : voilà deux décennies qu’ils tissent patiemment, efficacement, en Gironde, des réseaux , des lieux où les jeunes pouvaient mettre en mots leurs maux...et se construire...
pouvaient ...
c’est fini : le 30 juin on ferme :
l’ Etat ne renouvelle pas sa subvention - sans explication. c’est comme ça. Il semble bien, par ailleurs, que 40% du budget prévention soient prévus pour la video-surveillance mais ça n’a sans doute rien à voir...
rien à voir, juste à entendre ce cri silencieux, ce scandale que représente la dissolution d’un lieu d’accueil et d’écoute dans une société qui en manque si cruellement.
Avec les caméras de surveillance c’est l’univers de "Surveiller et punir" qui menace de se réinstaller.
on dissout, on ferme, le 30 juin.
Ne laissons pas le silence achever la dissolution.
Voici le message du GRICA-RENOVATION
La prévention une priorité ? Au 30 juin prochain le GRICA va fermer ses portes.
Au 30 juin prochain, le GRICA va fermer ses portes.
Le GRICA, vous savez ?
– ce service qui rencontrait sur 20 antennes girondines des adolescents en souffrance et leurs parents pour leurs apporter une première écoute et un soutien individualisé dans la droite ligne d’un travail de prévention.
– ce service qui rencontrait environ 5000 personnes par (en entretiens individuels ou en actions collectives).
– et qui avait toute sa place dans un réseau de partenaires multiples construit au fil du temps : établissements scolaires, missions locales, MDSI, centres sociaux, municipalités….
Il faut croire qu’entre les discours sur la prévention et les actions sur le terrain, l’Etat a fait ses choix en gironde, puisqu’il supprime les moyens, certes outrageusement élevés (250000 euros par an !) qui assuraient l’équilibre du GRICA.
Pourtant, c’est bien l’Etat qui était venu solliciter notre Association pour reprendre en 2004 le GRICA afin d’en faire un Point Accueil Ecoute Jeunes et parents. C’est encore l’Etat qui en 2008 nous a proposés, avec nos partenaires de l’UDAF de Gironde et du CHU de Bordeaux de faire du GRICA la cheville ouvrière du projet de la future Maison des Adolescents.
Nous nous sommes attelés à ces travaux tout cela pour cet immense gâchis…
Mais les usagers du GRICA, eux, que deviennent-ils ?
Que devient tout le savoir faire élaboré depuis de si nombreuses années auprès des adolescents en difficulté, reçus sans être identifiés à leurs symptômes, écoutés, soutenus, orientés, pris en compte avec leur famille ?
Que deviennent les réseaux de parents, enseignants, soignants, éducateurs, devenus adultes relais sur les lieux où ces adolescents vivent et donnent à voir et à entendre leur souffrance.
Pouvons-nous accepter ce dé tricotage méticuleux du tissu de prévention construit au fil des années ? Pour nous, il commence ici, avec l’impossibilité d’assurer la continuité du GRICA !
Les pouvoirs publics feront-ils une enquête de satisfaction auprès des familles et des jeunes du Médoc et du Blayais pour les quels il fallait faire preuve d’une particulière sollicitude ? Il a pourtant fallu fermer d’abord ces deux antennes faute de financement, alors que la demande dépassait les moyens d’y répondre.
Au-delà de ces questions locales, nous constatons que les financements dont dépendent nos actions reflètent une étrange et inquiétante politique de démolition. Ces orientations nationales nous paraissent conduire inéluctablement au délitement du lien social. L’ensemble du tissu associatif est d’ailleurs aujourd’hui traversé par cette problématique.
Comment sont alors pris en compte les jeunes qui ne vont pas tarder à devenir la prochaine génération d’adultes ? Attendra-t-on des passages à l’acte en chaîne pour se questionner ?
Ce 30 juin prochain le GRICA fermera toutes ses permanences, malgré une forte activité, un réseau précieux construit avec le milieu scolaire et des collectivités locales qui apportent leur soutien.
Si nous allons devoir fermer, nous ne pouvons pas « la fermer » ! En tant que citoyens, en tant que professionnels engagés auprès de la population, au nom des jeunes, des parents, de tous ceux qui ne peuvent pas prendre la parole mais qui viennent la déposer auprès de nous, nous sommes en colère et inquiets devant un tel gâchis !!
Quand on ferme la porte à la parole, c’est la porte de la violence qu’on ouvre...
une action publique est en cours de préparation.
