
Certaines adventices, désignées dans le langage courant par l’expression « mauvaises herbes », peuvent concurrencer les cultures, en consommant une partie des ressources du sol. Si des solutions naturelles existent pour remédier à ce problème, notamment dans le mode de production biologique, les pesticides restent, encore aujourd’hui, l’option privilégiée. Ainsi, pas moins de 5 700 tonnes d’herbicides ont été utilisées, en 2008, au Royaume-Uni pour traiter les cultures céréalières. Outre son impact sanitaire et environnemental, cette utilisation intempestive rend certaines espèces d’adventices de plus en plus résistantes.
Les chercheurs ont analysé le rapport entre la quantité de graines d’adventices disponible dans le sol d’année en année et l’abondance des populations de carabes sur 257 champs, de quatre cultures différentes (maïs, betterave, colza d’hiver et de printemps). Ils ont alors constaté que plus il y a de graines disponibles en surface, après qu’elles soient tombées de la plante, plus le nombre de carabes est élevé. Aussi, tout laisse à penser que les carabes prélèvent une part non négligeable de graines avant que celles-ci ne puissent réalimenter le stock de graines du sol, responsable des futures germinations. (...)
Cette régulation naturelle s’impose donc comme un moyen complémentaire de lutter contre les adventices néfastes. Mais pour le pérenniser et l’amplifier, il est absolument nécessaire de réduire la quantité de pesticides utilisés et de limiter la pratique du labour, qui perturbe le sol dans lequel les carabes passent l’hiver sous forme de larve ou adulte. D’autre part, il est essentiel de préserver les habitats semi-naturels, qui assurent le maintien de ces insectes dans les paysages agricoles(...) Wikio