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Les mères immigrées victimes d’une "pénalité de la maternité" sur le marché du travail
#femmes #immigration #maternité
Article mis en ligne le 26 octobre 2023
dernière modification le 25 octobre 2023

Deux études publiées par l’OCDE révèlent que le fait d’être mère éloigne les femmes immigrées du marché du travail dans des proportions inquiétantes, dans plusieurs pays. La France est particulièrement visée : dans le pays, l’écart entre les mères immigrées et les natives à occuper un emploi est supérieur à la majorité des pays de l’OCDE.

(...) "À partir du deuxième enfant, la pénalité d’emploi augmente le plus pour les femmes immigrées en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni et en France" (...)

Et pour les femmes diplômées du supérieur, l’écart culmine à 50 points entre immigrées et non immigrées en France, selon l’étude.

Par ailleurs, les immigrées sont plus souvent embauchées à temps partiel et sont "surreprésentées" dans les emplois peu qualifiés

"Une double, une triple, une quadruple peine"

"Le fait d’être une femme, d’être immigrée et de fonder une famille sont autant d’éléments qui interagissent et sont à l’origine de contraintes précises qui méritent l’attention des pouvoirs publics", alertent les auteures. Quels que soient les indicateurs passés au crible de l’étude, "les mères immigrées sont souvent prises au piège de l’inactivité en raison de leurs responsabilités familiales", peut-on lire dans le document. (...)

Selon le rapport "Immigrés et descendants d’immigrés" de l’institut statistique français, paru en mars 2023, les femmes nées à l’étranger ont en moyenne 2,3 enfants, contre 1,7 pour celles nées en France, soit sous le seuil de renouvellement de la population (2,1).

Dans le reste de l’OCDE, en moyenne, l’immigration joue peu, voire pas, dans la fécondité globale, explique l’étude. Notamment parce que la population née à l’étranger n’y est "pas assez importante pour avoir une influence significative sur ces taux".

La particularité française s’explique notamment par une politique familiale ambitieuse, avec des dépenses publiques en prestations familiales qui représentent 3,5 % du PIB, "le plus haut niveau de l’OCDE", note l’organisation. À cela s’ajoutent diverses prestations (congé parental, services de garde d’enfants, allocations familiales, part fiscale...) qui profitent aussi bien aux étrangers qu’aux Français.

Autant d’éléments qui ont fait croire à l’Institut Montaigne, dans une note publiée fin août, que "seule l’immigration" pourrait contre-balancer le "déclin" démographique de la France dans les années à venir.