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Une violente offensive contre le congé de maternité
Article mis en ligne le 18 septembre 2011

S’appuyant sur deux rapports qu’il avait commandités, le gouvernement a engagé un chantier pour, dit-il, réduire les inégalités "hommes-femmes au travail ". Sur cet objectif, il prône ainsi la "paternité active", le "droit individuel à la parentalité".

Venant de la part d’un gouvernement dont la politique anti-ouvrière est d’une rare violence en particulier contre les femmes salariées, il y a tout lieu de s’inquiéter et de voir de plus près la réalité de ses projets.

Le premier rapport intitulé L’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités professionnelles et familiales dans le monde du travail (1) et remis le 7 juin 2011 à Roseline Bachelot a été rédigé par Brigitte Grésy au nom de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS).

Pour le second rapport ( L’égalité professionnelle hommes-femmes dans la Fonction publique ) Françoise Guégot (2) s’est appuyée sur une large "concertation" avec notamment 19 femmes responsables syndicales.

Comme on le verra, l’objectif n’est pas d’améliorer les conditions de travail et le salaire des femmes, mais de donner au patronat et au gouvernement les moyens d’intervenir dans la vie privée du personnel, et notamment dans la vie familiale.

Ces rapports sont complétés par un "pacte républicain" publié le 20 juin par l’UMP, et comportant 26 propositions pour améliorer "la visibilité des femmes dans la communauté citoyenne". (...)

Rappelons que déjà, en 2001, c’est au nom de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, qu’une loi a supprimé l’interdiction du travail de nuit des femmes. Or, la seule égalité possible, c’était d’interdire le travail de nuit pour les hommes comme pour les femmes. C’est ce que proposait un député, mais cela fut rejeté. (...)

Dans son rapport, F. Guégot affirme que "l’égalité hommes-femmes" renvoie à la "citoyenneté", à "l’égalité des droits civils", qu’il faut "opérer un changement des mentalités", "passer d’une logique de protection des femmes, à une logique d’égalité entre hommes et femmes". Mais l’égalité en droit civil n’assure absolument pas la même protection que le droit du travail
(...)

Certes, les femmes veulent l’égalité juridique, l’autonomie vis-à-vis de leur compagnon (elles ont combattu et combattent pour cela). Mais le gouvernement et le MEDEF évoquent "l’égalité des droits civils" (l’égalité hommes-femmes) contre le droit du travail.
(...)

L’UMP doit reconnaître qu’à "poste égal, les employeurs auront tendance à moins rémunérer les femmes en anticipant sur leur moindre disponibilité". "Les femmes forment 47% de la population active", mais, elles représentent "82,2% des travailleurs à temps partiel". Dans la Fonction publique, où le statut garantit l’égalité du traitement, l’inégalité de revenus provient, pour l’essentiel, du temps partiel. Les femmes y ont recours du fait des conditions de travail de plus en plus difficiles (charge de travail, pressions multiples sur les agents, flexibilité…) et de l’aggravation des conditions de vie : y contribuent par exemple, l’éviction des enfants de 2 ans des maternelles, celle des moins d’un an des crèches, évictions organisée par ce gouvernement qui prétend s’inquiéter de l’inégalité hommes-femmes…

Mais pour l’IGAS la première cause de cette inégalité se trouverait au sein de la famille, dans "l’inégal partage des responsabilités familiales". Il y aurait donc "conflit entre vie privée et vie professionnelle". Et c’est ce "conflit" que le patronat et le gouvernement entendent régler à leur manière. (...)

Bachelot annonce une nouvelle série de "concertations" en septembre et un "dialogue social interprofessionnel sur les conditions de travail et la conciliation des temps de vie". Elle officialisera ces mesures dans "un plan d’action interministériel en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes", le tout accompagné d’ "aides" aux entreprises. Des atteintes au statut de fonctionnaire (congé de maternité, temps de travail et de repos…) vont être insérées sous forme de "cavaliers" dans le projet de loi sur la précarité. Il y a urgence de dévoiler les véritables plans du gouvernement et du patronat, de combattre pour exiger le retrait de ces textes et le boycott de toutes ces "concertations".

(...) Wikio