
Les dirigeants mondiaux se sont réunis cette semaine pour trouver une réponse commune au problème croissant de la résistance aux antimicrobiens (Antimicrobial Drug Resistance, AMR), mais ces mesures seront-elles mises en œuvre dans les pays en développement qui en ont le plus besoin ?
Les infections banales et mortelles, telles que la pneumonie, le VIH, la tuberculose et le paludisme, deviennent de plus en plus difficiles à traiter, car les bactéries, les virus et les parasites développent une résistance accrue aux médicaments autrefois efficaces.
Lors de la session de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la question de l’AMR mercredi [21 septembre], 193 Etats membres ont convenu de prendre des mesures pour remédier à la situation. Ce n’était que la quatrième fois dans l’histoire des Nations Unies qu’une réunion de haut niveau était organisée pour trouver une solution à une crise sanitaire.
Si de nouvelles approches étaient adoptées grâce à l’engagement de la communauté internationale, elles seraient particulièrement importantes pour les pays pauvres, où le lourd poids des maladies infectieuses, l’accès limité aux vaccins et aux médicaments pouvant sauver des vies, et l’insuffisance des infrastructures sanitaires ont contribué au problème croissant de la résistance aux antimicrobiens.
Confrontés à une nouvelle crise
Margaret Chan, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a prévenu que tous les antibiotiques risquaient de perdre leur efficacité à cause de la résistance aux antimicrobiens qui résulte notamment de la mauvaise utilisation des antibiotiques chez l’être humain, les animaux et sur les cultures. (...)
Dans une ère post-antibiotique, les affections courantes, telles qu’une angine à streptocoques ou une plaie infectée, pourraient se révéler mortelles. (...)
« Outre l’incapacité à soigner les personnes infectées, c’est toute la base de la médecine moderne qui risque de se fragiliser ». M. Fukuda a brandi le spectre d’opérations vitales devenues trop dangereuses pour être pratiquées à cause des risques d’infections post-opératoires incurables. « Nous constatons ces problèmes à travers le monde. Chaque jour, des infections incurables et résistantes aux médicaments sont observées. »
Les pauvres sont les plus touchés (...)