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Faut-il légaliser le cannabis ? Éléments de réponse avec un ancien commandant de police
Article mis en ligne le 6 avril 2022

Après avoir lutté contre les stupéfiants pendant des années, Patrick Beurel, ancien commandant de police à Vannes, plaide en faveur d’une « légalisation intelligente » du cannabis.

Il s’agit d’une question qui devient pratiquement récurrente lors de chaque élection présidentielle : faut-il légaliser le cannabis ? Une question qui divise la population. Selon notre sondage cornouaillais, 34 % déclarent que la légalisation est plutôt une bonne idée alors que 42 % sont contre. Alors, faut-il ou ne faut-il pas ? Nous avons posé la question à Patrick Beurel, ancien commandant de police à Vannes, désormais à la retraite.

Je ne suis pas philosophiquement pour la légalisation. Dans ma carrière, j’ai travaillé dans la lutte contre les stupéfiants, j’ai été formateur antidrogue. Les stupéfiants, c’est dangereux, notamment le cannabis qui est très addictif. Mais il faut reconnaître que toutes les actions gouvernementales qui ont été réalisées ces trente dernières années sur le sujet ont été inefficaces. (...)

Il faut une légalisation intelligente. Si on légalise, il ne faut pas faire les choses à moitié en vendant un produit très cher, comme le tabac, et avec un taux de THC très faible. Sinon les acheteurs continueront d’aller voir les dealers. Il faut aussi des structures encadrées, comme un bar-tabac avec l’achat d’une licence, des magasins de CBD, des pharmacies…

Cela n’entraînerait pas une hausse des consommateurs ?

Oui, peut-être. (...)

Quel bénéfice pourrait-on tirer de la légalisation ?

Le cannabis représente près de 80 % de ces trafics très organisés avec des gens qui dirigent des quartiers et importunent les riverains. Si vous retirez ces 80 %, vous enlevez tout un volume de guetteurs et de dealers. (...)

S’il y a autant de trafic de cannabis, c’est qu’il y a beaucoup de consommateurs. Mais là, au lieu que le cannabis soit vendu sous le manteau, ce serait désormais contrôlé. Et les autres drogues, héroïne, cocaïne, substances de synthèse, elles, ont déjà leur marché.