
Actuellement, en France, près de 60.000 personnes sont testées positives au Covid chaque jour, mais on ignore totalement le nombre de contaminations réelles sur le territoire national. Les Britanniques –les seuls en Europe à fournir des estimations fiables des contaminations, grâce à des techniques éprouvées de sondages répétés de leur population– ont pu noter que la sous-estimation allait d’un facteur 4 à un facteur 25 entre les PCR positives et la réalité des contaminations.
Si l’on transpose cette estimation au cas de la France, ce sont peut-être 240.000, voire plus d’un million de contaminations quotidiennes qui passent en large partie sous les radars de la veille sanitaire aujourd’hui. Personne n’en sait rien –pas Santé publique France, en tout cas.
Contentons-nous donc des cas rapportés et plutôt des tendances qui s’en dégagent, en faisant l’hypothèse qui nous semble raisonnable que la sous-estimation serait relativement constante d’une semaine sur l’autre. Nous avons pu observer une nette hausse des cas rapportés dès le début du mois de septembre et, depuis quelques jours, la situation semble se stabiliser, signant l’arrivée d’un pic pour cette vague due au sous-variant BA.5 d’Omicron. Le taux de reproduction effectif, le fameux Re, est en effet désormais en baisse, proche de la valeur 1.
Nous arrivons donc à un nouveau carrefour de cette pandémie, avec différentes routes possibles, plus ou moins goudronnées, pour la suite et l’entrée dans la saison froide. Si la route devient mal pavée aujourd’hui, c’est parce que nous nous trouvons dans une situation inédite, avec un sous-variant majoritaire et une soupe de sous-variants qui lui colle au train.
Nous constatons aussi une accélération préoccupante du rythme des vagues pandémiques. (...)
Nous ne faisons pas courir nos modèles de prévision au-delà de sept jours, et encore en nous trompant souvent. Nous n’allons donc donc pas prédire ce qu’il va se passer cet hiver, mais nous proposons d’envisager ensemble trois scénarios possibles.
Vers une fin 2021 bis ? (...)
BQ.1.1, un sous-variant qui échapperait à l’immunité (...)
Le risque d’infections et de réinfections (...)
Dans tous les cas, que BQ.1.1 cause ou non des problèmes digestifs en plus grand nombre, la prudence est de mise. Et dès lors que l’on est touchés par des symptômes évoquant une virose, il est important de porter un masque et se faire tester pour le Covid.
Nous ne connaissons pas, aujourd’hui, les conséquences des réinfections
sur nos organismes à court, à moyen
et à long terme. (...)
Martelons-le : nous devons améliorer la qualité de l’air intérieur
Nous persistons à penser qu’il y a des moyens peu liberticides et efficaces de mieux prévenir les risques d’une telle accélération épidémique. Le premier serait de reconnaître l’accélération de la pandémie et de cesser de déclarer que la ligne d’arrivée est en vue, ou que la pandémie est finie.
Le deuxième serait de fixer enfin des seuils au-dessus desquels la circulation du virus serait jugée trop importante pour se passer du port du masque dans les lieux clos et les transports publics. Le troisième serait de rappeler à la population qu’elle n’est protégée des formes graves de Covid, aiguës ou chroniques, que par une vaccination récente et à jour de tous les rappels, en incluant enfin les enfants, qui paient un trop lourd tribut à cette maladie.
Enfin, martelons que nous ne pourrons pas faire l’économie d’une amélioration de la qualité de l’air intérieur, notamment dans les écoles, mais aussi les transports publics, et tous les lieux clos recevant un nombre important de personnes. Cela passe par une meilleure aération, une filtration et une purification de l’air.
Non, la pandémie n’est malheureusement pas finie.