
L’affaire suscite un émoi important à Toulouse. Selon une enquête du site d’investigation Mediacités, un patient serait décédé le 2 février à l’hôpital Purpan dans « des conditions suspectes », suite à un manque de personnel soignant.
Selon le témoignage d’une soignante recueilli par Mediacités, « au moment où ce malade arrive, le collègue infirmier est seul pour gérer les entrants, réguler les flux, surveiller les patients placés dans les sas […] Il bossait en flux tendu depuis 10 heures du matin. Il a fait une pause d’un quart d’heure, aux alentours de 17 heures. Quand il est revenu, le patient était en arrêt cardiaque. »
La direction du CHU de Toulouse a rapidement réagi à la publication de l’article. « Ce patient a fait l’objet d’une première prise en charge par un médecin du Smur à son domicile. Puis il a été transporté par le Samu. Les paramètres étaient normaux. A ce stade, il n’y avait pas d’éléments qui objectivaient que quelque chose allait se passer », précise Sandrine Charpentier, cheffe de service des urgences du CHU de Toulouse. A son arrivée aux urgences, le patient n’a dès lors pas été monitoré. C’est pendant l’attente de résultats d’examens complémentaires qu’il est décédé.
Pénurie de moyens
Pour les syndicats CGT et Sud, cet événement dramatique s’est produit dans le contexte d’un manque de personnel et de pression au travail. « Nous n’affirmons pas qu’il ne serait pas mort si l’infirmier avait été présent. Mais il aurait sans doute eu des chances d’être sauvé ! Or, cette absence est le résultat d’un sous-effectif chronique aux urgences, qui génère une forte tension dans le quotidien des soignants », souligne Alain Motes, membre du CHSCT du CHU de Toulouse, syndiqué à Sud.
Fait rare, la CFDT a rejoint le constat de pénurie de moyens fait par la CGT et SUD (...)
la direction a décidé d’adjoindre aux équipes un binôme infirmier/aide soignant, complété par un « bed manager » chargé de « fluidifier les transferts de patients depuis les urgences ». Elle prévoit également de procéder au recensement puis à l’achat « d’équipements indispensables au bon fonctionnement du service ». Un cautère sur une jambe de bois pour la CGT et SUD qui entendent poursuivre leur action afin d’obtenir plus de moyens et d’effectifs au CHU de Toulouse.