
Depuis samedi, la préfecture du Pas-de-Calais a mis à disposition des lieux d’hébergement d’urgence pour que les migrants puissent se protéger de la vague de froid qui touche le pays. Des centaines de personnes ont pu ainsi profiter d’une nuit à l’abri, alors que les températures descendent en dessous de zéro dans la région. Les associations saluent le dispositif de l’État.
Mercredi 10 janvier dans l’après-midi, le thermomètre affichait -1 degrés à Calais, dans le nord de la France. La nuit, la température peut descendre à -4 degrés, pour un ressenti de -6. Cette vague de froid, qui touche principalement le Nord et l’Est de la France, complique le quotidien, déjà difficile, des personnes vivant à la rue.
Pour éviter les drames et mettre en place des mesures d’urgence, plusieurs préfectures ont activé le plan grand froid. Prévu en cas de températures extrêmes, ce dispositif vise à mettre à l’abri les personnes vulnérables et permet d’ouvrir des places d’hébergement d’urgence.
Le plan grand froid prolongé jusqu’à vendredi
"Des locaux, situés rue des Huttes à Calais [sont] ouverts, permettant de mettre à l’abri des hommes majeurs isolés. D’autres hébergements sont également proposés à destination des personnes se déclarant mineures. Enfin les personnes vulnérables (familles et femmes seules) font l’objet d’une prise en charge via le Service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) de Calais", détaille à la Voix du Nord la préfecture du Pas-de-Calais.
La première nuit, près de 260 migrants, dont 67 mineurs, ont été hébergés dans le cadre du plan grand froid, ajoutent les autorités dans le quotidien local.
Des migrants refusent d’être hébergés
Mais des dizaines d’autres refusent de dormir dans ces hébergements d’urgence. "Certains n’ont plus confiance en l’État et ne veulent pas être pris en charge", affirme Axel Gaudinat, coordinateur d’Utopia 56 à Calais, joint par InfoMigrants. D’autres préfèrent aussi rester près des lieux de départs - et des réseaux qu’ils ont payés - pour espérer traverser la Manche ou monter dans un camion et atteindre l’Angleterre rapidement. (...)
Les associations saluent néanmoins l’activation du dispositif. "Pour une fois, l’État fait son devoir", observe le responsable associatif, tout en nuançant : "C’est quand même dommage qu’il faille en arriver là pour que des places d’hébergement soient ouvertes. On remarque, une nouvelle fois, qu’un accueil digne est possible. Les gens ont besoin de protection tout le temps, pas uniquement lorsqu’il fait -5 degrés".
Les humanitaires déplorent également que ces structures d’urgence ferment durant la journée. Tous les matins à 8h30, les migrants doivent retrouver la rue, même si les températures tombent en dessous de zéro.