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Tunisie : la criminalisation des ONG aggrave la précarité des migrants subsahariens
#Tunisie #racisme #migrants #immigration #ONG
Article mis en ligne le 10 avril 2025
dernière modification le 7 avril 2025

En Tunisie, la situation des migrants subsahariens se précarise de plus en plus depuis les campagnes sécuritaires qui ont commencé en 2023. Le contrôle sur le travail non régulé s’est accentué et beaucoup de migrants présents dans la capitale tunisienne travaillent au noir ou ont recours à la mendicité. Un phénomène qui alerte les ONG des droits humains, de moins en moins nombreuses à travailler sur le terrain, du fait de leur criminalisation par le pouvoir tunisien.

À Tunis, dans un quartier de la banlieue nord, plusieurs migrants subsahariens attendent sur le trottoir au bord de la route. Selon les besoins en petits boulots, les clients viennent à ce rond-point et embauchent à la journée les premiers à se présenter, comme l’explique Sami, un migrant malien de 16 ans. "On attend du travail ici. Travail de chantier, travail de jardin, etc", énumère-t-il.

Ce phénomène est visible dans plusieurs endroits de la capitale de la Tunisie, les migrants n’étant plus embauchés dans des emplois stables à cause des contrôles à répétition des autorités. (...)

Selon le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, une organisation non gouvernementale (ONG) tunisienne, la précarité des migrants est de plus en plus visible dans l’espace public. "Maintenant, c’est remarquable. On voit de plus en plus de mamans accompagnées de leurs enfants dans l’espace public parce que ces mamans-là n’ont pas la possibilité de travailler et sont obligées de sortir pour chercher quelques moyens de vivre ou d’aide de la part des gens », alerte Romdhane Ben Amor, porte-parole de l’ONG, pour qui la précarité a atteint un niveau alarmant.

Il attribue cette mendicité de plus en plus visible à la criminalisation actuelle, par les autorités, des organisations de la société civile qui viennent en aide aux migrants. En Tunisie, très peu d’ONG peuvent encore travailler sur le terrain.