
Les 26 et 28 mai, deux vols de l’OIM ont permis à 134 Maliens et 169 Tchadiens de rentrer dans leur pays respectifs depuis la ville de Sebha, dans le centre de la Libye. De plus en plus d’exilés demandent cette solution de retour pour fuir les conditions de vie extrêmement difficiles que connaissent les Subsahariens en Libye.
(...) Selon le ministère libyen des Affaires étrangères, c’est la première fois depuis 15 ans qu’un vol de retour volontaire quittait l’aéroport de Sebha, dans le centre du pays. Mercredi 28 mai, 169 migrants tchadiens ont pu retourner dans leur pays d’origine grâce à un vol organisé par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en collaboration avec les autorités libyennes et tchadiennes, selon l’ambassade du Tchad en Libye.
"Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts conjoints visant à protéger nos concitoyens et à assurer leur retour en toute sécurité, en réponse aux conditions difficiles rencontrées par certains membres de la communauté tchadienne dans le sud libyen", a indiqué l’ambassade du Tchad en Libye sur son compte Facebook.
Deux jours plus tôt, le 26 mai, 134 migrants maliens avaient déjà quitté la ville de Sebha par un vol de retour volontaire de l’OIM à destination de Bamako.
Carrefour migratoire (...)
La rédaction d’InfoMigrants a déjà reçu de nombreux témoignages de migrants racontant avoir été détenus, torturés et parfois revendus dans cette ville, par des trafiquants d’êtres humains. En 2017, Issa, 16 ans, nous avait raconté sa détention dans une prison clandestine de Sebha.
Privés de nourriture, de médicaments, d’eau, contraints au silence, les exilés détenus dans ces centres meurent par dizaine. "Il faut être en bonne santé. Les gens qui y entrent malades meurent en moins d’une semaine…", avait raconté Issa, qui ne pesait plus que 45kg après un mois de détention.
Autre signe de ces conditions de vie inhumaines infligées aux migrants dans la région : en mars 2024, 65 corps de migrants ont été découverts dans une fosse commune située en plein désert, entre Sebha et Tripoli. En février dernier, de nouvelles fosses communes contenant des corps de migrants ont été exhumées dans le désert libyen. Selon les autorités libyennes, il s’agirait de migrants exécutés par des trafiquants d’être humains dans la région de Kufra.
De plus en plus de retours volontaires (...)