
En France, la transidentité est reconnue comme un motif de demande d’asile lorsqu’elle est une raison pour laquelle on est persécutée, et ce depuis 1997. Si des chiffres exacts de leur nombre chaque année n’existent pas, l’Ardhis qui aide les personnes LGBT+ à préparer leurs demandes d’asile, dit avoir reçu 66 personnes trans lors de leurs permanences de 2024. Tour d’horizon de quelques informations utiles et pratiques si vous êtes concernée.
(...) L’Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour, l’Ardhis, est une des plus connues. L’Ardhis organise des permanences orientée vers les personnes LGBT+ trois samedi par mois à La Bulle, au 22 rue Malher – Paris 4e – métro Saint-Paul (ligne 1) de 9h30 à 10h30. “Les permanences sont destinées aux personnes qui ne connaissent pas l’association ou pour les urgences. Les personnes jugés comme prioritaires seront reçues en entretien individuel et les autres pourront être réorientées vers des temps collectifs,” explique leur site.
“On reçoit des personnes à toutes les étapes de leur parcours trans,” explique Anna, coordinatrice du pôle asile à l’Ardhis à InfoMigrants. “On reçoit des personnes qui viennent en se déclarant hommes gays ou femmes lesbiennes, et au fur et à mesure de l’accompagnement, on se rend compte qu’il y a aussi un enjeu de transidentité qui est verbalisé plus tard, au fur et à mesure que les personnes se sentent peut-être plus stables. Il y en a pour qui le mot et le concept sont présents avant le voyage, et d’autres qui ne le sont pas, et qui “découvrent,” entre guillemets, cette possibilité,” explique-t-elle. (...)
Le rendez-vous avec l’Ofpra
Depuis 2023, l’Ofpra a formé plusieurs centaines de ses agents aux thématiques spécifiques de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle. La formation sensibilise les agents au fait que chaque transition est unique, qu’il existe une multiplicité de trajectoires, non restreintes aux transitions chirurgicales. “On a aussi insisté sur l’importance de l’information à donner en tant qu’officier de protection et d’entretien aux demandeurs d’asile et demandeurs d’asile transgenres, parce que ces personnes ont des besoins particuliers en termes d’état civil,” explique Adrienne Cruz, cheffe de file du groupe de l’Ofpra sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, à InfoMigrants. Les agents ont aussi accès à des documents de support et des événements en interne de l’Ofpra pour les épauler.
Les interprètes sont aussi sensés être formés sur les thématiques LGBT+, ils s’y engagent par la charte de l’interprétariat. (...)