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Première nuit dans le calme depuis 15 mois pour les habitants de Gaza
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza
Article mis en ligne le 21 janvier 2025

Les palestiniens déplacés de Gaza ont pour certains d’entre eux, rejoint leurs anciens quartiers, mais l’ampleur des destructions est apocalyptique.

Certains Palestiniens déplacés dans le sud de la bande de Gaza ont exprimé leur soulagement lundi, affirmant avoir dormi pour la première fois depuis près de 15 mois, sans bombardement ni peur, après la conclusion de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Ils ont également pris des nouvelles de leurs proches restés sur place et, dans de nombreux cas, commencé à enterrer leurs morts.

De nombreuses personnes ont été vues revenant de Khan Younis à Rafah, où elles ont découvert des destructions massives.

Les gens marchaient à travers les décombres, certains à pied et d’autres avec leur affaires entassées sur des charrettes tirées par des ânes.

"Nous sommes fatigués des bombardements. Les habitants de Rafah se sont sentis humiliés et déplacés. Nous avons parcouru de longues distances à pied. Nous avions très peur ", a déclaré Fatma Hamad, une autre personne déplacée de Rafah.

Le retour des familles s’inscrit dans un contexte d’incertitude quant à savoir si l’accord de cessez-le-feu apportera plus qu’un arrêt temporaire des combats, qui gouvernera l’enclave et comment elle sera reconstruite.

Les Nations unies ont déclaré que la reconstruction pourrait prendre plus de 350 ans si Gaza reste sous blocus israélien.

L’aide entre enfin massivement à Gaza

Les responsables humanitaires des Nations unies affirment que plus de 630 camions d’aide humanitaire sont entrés dans la bande de Gaza depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu, dimanche, entre Israël et le Hamas. (...)

"Il n’y a pas de temps à perdre ", a écrit M. Fletcher. "Après 15 mois de guerre incessante, les besoins humanitaires sont énormes."

L’accord de cessez-le-feu à Gaza, qui a débuté dimanche par une phase initiale de six semaines, prévoit l’entrée à Gaza de 600 camions transportant quotidiennement de l’aide humanitaire. Au cours de la première phase de l’accord, 33 otages israéliens détenus par le Hamas à Gaza seront également libérés en échange de centaines de prisonniers palestiniens.

Les travailleurs humanitaires se sont démenés pour répondre aux besoins criants des habitants de Gaza après 15 mois de guerre et de restrictions israéliennes sévères sur les livraisons d’aide et la circulation des convois à l’intérieur de l’enclave. L’anarchie et le pillage par des bandes armées ont également constitué un obstacle majeur à la distribution de l’aide.

Avant le début de la dernière guerre entre Israël et le Hamas, Gaza était soumise à un blocus israélo-égyptien paralysant qui permettait l’entrée de quelque 500 camions par jour transportant des fournitures commerciales et de l’aide humanitaire.

Selon l’ONU, la bande de Gaza compte plus de 2 millions de déplacés, soit 90 % de sa population.

Le retour des familles s’inscrit dans un contexte d’incertitude quant à savoir si l’accord de cessez-le-feu apportera plus qu’un arrêt temporaire des combats.

Autre question, qui pour gouverner l’enclave et enfin comment sera-t-elle reconstruite ? (...)

Lire aussi :

 (France24/AFP/Reuters)
Deuxième jour de trêve à Gaza, l’aide humanitaire continue d’affluer dans le territoire palestinien

(...) Au deuxième jour de cette trêve, des habitants et des médecins de Gaza ont déclaré à l’agence Reuters que, dans l’ensemble, le cessez-le-feu semblait tenir, bien qu’il y ait eu des incidents isolés. Les médecins ont déclaré que huit personnes avaient été touchées par des tirs israéliens depuis lundi matin dans la ville frontalière de Rafah, sans donner de détails sur leur état de santé.

L’armée israélienne a déclaré qu’elle vérifiait ces informations. (...)

Tôt lundi matin, 90 Palestiniens ont été libérés par Israël, en vertu de l’échange prévu lors de cette première phase du cessez-le-feu, qui doit durer 42 jours.

À Beitunia, près de la prison d’Ofer, des Palestiniens en liesse ont accueilli, pendant la nuit, les premiers détenus libérés. (...)

La journaliste palestinienne Bouchra al-Tawil, emprisonnée en mars 2024, fait partie de ce premier contingent de détenus relâchés. Parmi eux, majoritairement des femmes et des enfants.

Selon un responsable du mouvement islamiste palestinien, les prochaines libérations auront lieu samedi. "Trois ou quatre femmes enlevées" seront libérées chaque semaine, selon l’armée israélienne.

Gaza se "relèvera" promet le Hamas

Durant la première phase de l’accord, 33 otages israéliens retenus à Gaza doivent être libérés en échange d’environ 1 900 Palestiniens détenus par Israël, et l’armée israélienne doit se retirer d’une partie du territoire côtier.

Les termes de la deuxième phase, qui doit voir la fin définitive de la guerre et la libération de tous les otages, doivent être négociés au cours des six semaines à venir. Si les deux premières étapes se déroulent comme prévu, la troisième et dernière portera sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a cependant prévenu qu’Israël se réservait "le droit de reprendre la guerre si besoin". (...)

Le mouvement islamiste a juré, lundi dans un communiqué, que "Gaza, avec son grand peuple et son inébranlable volonté, se relèvera pour reconstruire" ce que les bombardements israéliens ont détruit. Il a ajouté que ces efforts se poursuivraient "jusqu’à ce que l’occupation soit vaincue et un État palestinien établi avec Jérusalem comme capitale".

Selon les données du centre satellitaire des Nations Unies (Unosat), publiée en décembre, les deux tiers des structures de Gaza avant la guerre (soit plus de 170 000 bâtiments), ont été endommagées ou détruites. Actuellement, plus d’1,8 million de personnes ont besoin d’un abri d’urgence à Gaza, selon le bureau humanitaire des Nations unies.
"Nous n’avons même pas pu trouver l’emplacement exact de nos maisons"

C’est donc au milieu d’un paysage apocalyptique de ruines poussiéreuses et d’immeubles éventrés, que des milliers de Palestiniens ont pris la route dimanche pour tenter de retrouver leur maison. (...) De son côté, la Défense civile palestinienne a annoncé, lundi, avoir engagé des recherches pour retrouver les corps de milliers de Palestiniens ensevelis sous les décombres à Gaza.

"Nous sommes à la recherche de 10 000 martyrs (morts), dont les corps sont encore sous les décombres", a déclaré Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.

Au moins 2 840 se sont décomposés, il n’en reste plus de traces, a-t-il ajouté. (...)

En Israël, les trois otages libérées, Emily Damari, 28 ans, Doron Steinbrecher, 31 ans, et Romi Gonen, 24 ans, qui ont été remises dimanche au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza-ville, ont retrouvé leurs proches et ont été hospitalisées "dans un état stable", selon un médecin.

"Selon ses propres mots, Emily est la femme la plus heureuse au monde, elle est revenue à la vie", a témoigné lundi Mandy, la mère de la jeune femme, qui a perdu deux doigts pendant sa captivité.

"D’autres familles attendent avec anxiété le retour de leurs bien-aimés", a souligné la présidente du CICR, Mirjana Spoljaric, en appelant toutes les parties à "assurer que les prochaines opérations se déroulent en toute sécurité". (...)

"Après 15 mois de guerre, les besoins humanitaires sont pharamineux", a souligné le chef du bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Tom Flechter, en indiquant que 630 camions étaient entrés, dimanche, à Gaza, dont 300 destinés au nord du territoire.

"Nous essayons d’atteindre un million de personnes dans les plus brefs délais", a déclaré à l’AFP Carl Skau, directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial. Le Qatar a annoncé, lui, l’envoi quotidien de plus d’un million de litres de carburant pendant dix jours.

Le Qatar a annoncé, lundi, l’envoi d’1,25 million de litres de carburant par jour vers la bande de Gaza pendant les dix premiers jours de la trêve, selon un communiqué de son ministère des Affaires étrangères. (...)